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Archives Mensuelles: mars 2009

La solitude non assumée ou Comment je déteste écrire dans le vide…

Cela fait très longtemps que j’avais envie d’écrire cet article, mais je ne savais pas trop :
1. Par quel bout le prendre ;
2. Comment m’expliquer clairement.
En fait j’ai finalement trouvé quelques images ou comparaisons cet après-midi, alors que je me découvrais deux mains gauches et que les heures filaient trop vite à mon goût pour la tonne de choses que j’avais prévue de faire. Cette incroyable frustration malchanceuse, ou malchance frustrante, n’a rien à voir avec le sujet, mais ça fait du bien d’en parler.
J’étais donc en train de coudre un sac (décousu et recousu au moins trois fois *soupir*) que je vais offrir à quelqu’un. Ca m’a pris du temps, une petite dose d’imagination et la domestication toujours à recommencer de ma machine à coudre (un engin infernal). A cette réalisation il va y avoir plusieurs satisfactions : celle d’avoir réalisé un sac (il est très joli d’ailleurs) et celle, aussi voire beaucoup plus importante, de faire plaisir à quelqu’un et de recevoir, en échange, un merci. Avec un peu de chance il y aura même plus que cela, quelques observations, voire même un ou deux conseils de couture.
Ce soir et demain, je vais faire la cuisine. Un cheesecake et des yaourts au chocolat ce soir, des aubergines farcies demain. Je ne vais pas les manger seule puisque j’invite des personnes à manger chez moi. J’aurai donc la satisfaction d’avoir réalisé quelque chose de bon (à coup sûr pour le cheesecake, un classique, et avec plus de fierté pour le reste, vu que ce sont des premières) A cette satisfaction s’ajoutera le plaisir (ou non) que je lirai chez les gens qui vont y goûter, et les remerciements que je vais recevoir, voire quelques conseils (genre « sale un peu plus », la remarque que j’aurai forcément de la part de ma maman)
Donc je réalise quelque chose qui me prends du temps. J’y prends du plaisir, je prends du plaisir à voir que j’en suis capable, je prends du plaisir à faire plaisir aux autres, et je prends du plaisir à en avoir quelques lauriers. Je trouve que cette dernière attente est toute naturelle, c’est normal. Quand on est petit on nous apprend à dire merci, alors les autres peuvent bien le faire pour vous aussi, cela s’appelle de la politesse, et c’est une merveilleuse récompense (et les gens se rendent rarement compte à quel point c’est important)
Alors maintenant, à chaque fois que j’explique à quel point cela m’énerve de savoir que des personnes proches (des amis, des connaissances du net même) lisent ou voient ce que je fais (ce genre d’article ou mes histoires) alors que je n’ai jamais eu le moindre retour, pas le moindre petit merci, même pas le plus mince commentaire (qui prend souvent moins de temps que de lire ou de regarder), pourquoi est-ce que l’on ne comprend pas mon point de vue (bon le « on » c’est un peu toi Marie, mais tu es aussi la seule avec laquelle j’en parle d’habitude, donc ne le prend surtout pas de façon personnelle ^^) ?
Je récuse souvent l’excuse consistant à dire que « dire que j’ai aimé c’est un peu court, autant ne rien dire ». Pourtant on remercie tout le temps quelqu’un qui vous a offert un cadeau, offert un verre à boire, ou que sais-je, sans en faire des tonnes à chaque fois.
Pourquoi donc le fait de demander un retour sur une création « invisible » semble être quelque chose à la limite de la vantardise ou de l’egocentrisme mauvais, alors que pour tout autre chose c’est naturel ?
Je ne dis pas que je suis dans un rapport sain avec mes potentiels et invisibles lecteurs (et j’en ai deux ou trois qui ne sont pas invisibles du tout et que je remercie énormément), mais j’avoue que le silence me stresse.

Ajout :
Qu’on ne me sorte pas l’argument comme quoi j’écris pour moi-même, et tout et tout, gratuité, tout ça. Non, si j’écrivais pour moi-même, je n’écrirai pas du tout, d’autant que mes histoires sont toujours mieux dans ma tête que sur du papier. J’écris pour les autres, point.

 
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Publié par le 21 mars 2009 dans écriture

 

J’ai testé pour vous la Chick Litt !

Je ne suis pas une très grande fan des films sentimentaux ou des comédies romantiques. Je ne vais pas cracher dessus non plus, et quelques-uns font partie des « must see » en période de : froid, Saint-Valentin pourri, déprime. N’ayant pas peur de la caricature, j’estime même qu’ils prennent toute leur dimension accompagnés d’un pot de glace au chocolat et/ou d’un paquet de guimauves. Et j’ai détesté Le Diable s’habille en Prada (surtout pour la fin que je trouve naze)
Niveau séries télé je n’ai jamais accroché à Sex and the city, mais Desperate Housewives c’était très bien et j’ai survécu (agréablement même) à la première saison de Gossip Girl.
Je lis de temps en temps Cosmo, parce que ça me fait beaucoup rire.
Le tableau est donc posé pour mes goûts en matière de « médias pour femmes » : ni bien, ni mal, ça dépend.
Or donc je me suis mise à la littérature adéquate il n’y a pas très longtemps, et, pour tout dire, parce-que j’ai lu que Jean-Pierre Dionnet lisait des Harlequin, ne perdant jamais espoir d’y découvrir un jour un bon auteur. Si Dieu le fait, alors pourquoi pas moi ?
J’avais déjà lu Bridget Jones avant, j’avais ri. J’ai lu deux petits romans Harlequin. Je viens de m’envoyer trois livres de Sophie Kinsella. Ensuite je ferai une pause (bien méritée en fait) et j’irai voir d’autres auteurs plus tard (en espérant qu’ils soient à la médiathèque, parce que ça commence à faire cher mine de rien)

Donc la Chick Litt, c’est de la littérature pour jeunes femmes dynamiques post-modernes. Post-modernes ça veut dire qu’elles ont complètement digéré les combats féministes et qu’elles n’ont pas peur de vouloir tout, tout de suite : la carrière, les fringues et le beau mec du fond. Ne cherchez pas de considérations morales élevées, de revendications politiques, de démonstrations sur la situation des femmes aujourd’hui, non, la Chick Litt est au loisir des femmes ce que le Shoot Them Up est au loisir des hommes : un truc pas très construit, pas très profond, qui n’a qu’une seule et unique raison d’être, celle d’amuser sa lectrice pendant quelques heures.
La Chick Litt n’est pas destinée à des jeunes filles en fleur aux rêves pleins de princes charmants et complètement lobotomisées par la publicité et le mythe de la Barbie. La Chick Lit n’est pas destinée à des célibataires vieillissantes juste bonnes à fantasmer sur une vie qu’elles n’ont pas et des hommes qu’elles auront encore moins. Autant tordre le cou tout de suite à ce genre de raccourci sexiste : tout le monde en lit, et ça n’a rien à voir non plus avec le niveau intellectuel ou le milieu social de la lectrice. Pas besoin d’être une idiote pour en lire et en apprécier, comme j’ai pu le lire dans certains articles stupides.

Maintenant on ne peut pas dire non plus que la Chick Litt soit de la grande littérature.
De toute façon l’histoire est très souvent construite sur un plan bateau : une jeune femme dynamique, stressée par son boulot, est confrontée à un problème (échec professionnel, sentimental, budgétaire…) et rencontre L’Homme. Le reste de l’histoire décrit la façon dont l’héroïne va régler son problème (professionnel, sentimental ou budgétaire) tout en se laissant séduire par L’Homme. Et après on a souvent une sublime ellipse temporelle entre le moment où L’Homme embrasse l’héroïne devant sa chambre d’hôtel ou dans les champs de petits pois et le lendemain matin. L’Homme est souvent (du moins chez Kinsella) un transfuge du Monsieur Darcy de Bridget Jones : distant, peu locace, et un peu étrange sur les bords. Il faut bien avouer que ça en fait un personnage des plus transparents et pas très fantasmatique. Là où les vieux de la vieille, les Harlequin (collection Passion !) construisaient leur histoire sur l’aspect hyper sexué de L’Homme (et ne faisaient pas d’ellipse, ou pas trop), L’Homme chick littien n’est qu’un meuble parmi d’autres, car ce qui est important, c’est l’indépendance de l’héroïne et son gros problème face aux soldes de chez Prada. J’avoue qu’à ce niveau-là, ça me manque un peu, parce que j’aime bien lire des histoires un peu cucu (et un peu cul aussi) entre l’héroïne nunuche et L’Homme ténébreux, et que les soldes de Prada, ça ma passe un peu au dessus de la tête.
Du point de vue du style, c’est très simple, bien écrit mais sans plus, et toujours traité avec humour. Le point de vue est toujours celui de l’héroïne, et d’ailleurs des fois c’est un peu difficile à supporter (combien de fois j’ai voulu secouer l’héroïne de L’Accro du Shopping qui n’est qu’une sombre idiote, drôle certes, mais idiote quand même ?)

Pour le peu que j’ai lu, je conseille de jeter un coup d’œil au classique de Bridget Jones d’Helen Fielding ainsi qu’à Samantha, Bonne à rien faire de Sophie Kinsella, avec la scène culte de la drague dans les champs de petits pois. L’Accro du Shopping, faut quand même être accrochée (hoho, jeu de mots !), parce que Becky est vraiment idiote (mais quand on comprend son obsession pour les nouvelles paires de chaussures ou les opérations de braderie chez les grandes marques, on ne peut que se sentir au moins un peu proche d’elle… Juste un peu)

Après, tout est une question de goût !

 
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Publié par le 21 mars 2009 dans lectures

 

Le Cinéma Baroque : Watchmen

J’ai une opinion assez ambivalente sur Zack Snyder. Pas en tant qu’homme (je pense que je le détesterai d’après le peu que je connais de lui), mais en tant que cinéaste. Le bon point : L’Armée des Morts, remake très jouissif du classique de Romero (que j’avais vu avant et aimé avant). Le mauvais point : 300, dont la première vision m’avait explosé les mirettes, et dont la seconde vision m’avait apporté beaucoup de fous rires involontaires.

Ayant lu finalement le comic Watchmen avant d’aller voir le film, j’avoue avoir eu très très peur.

Eh ben finalement, à l’opposé de beaucoup de gens je pense, j’ai adoré ce film. Et je trouve sincèrement que Snyder a eu un sacré culot pour beaucoup de choses dont celles-ci :

– oser le décalage complet entre les images et les chansons (la chanson post-hyppie de Simon and Gardfunfel The Sound of Silence pour l’enterrement du fasco Comédien ? Coup de génie !)
– ne jamais évacuer le côté assez bêta et terre à terre du « héros » Hibou (bien que n’appréciant pas le personnage, j’avais beaucoup aimé le traitement façon « vieux mou » du comics, et je suis très contente de voir que Snyder n’a pas « héroifier » son héros pour le passage sur grand écran)
– appuyer l’iconisation des personnages par des ralentis : le « truc » visuel et technique de 300 est ici utilisé avec une parcimonie étonnante de la part de Snyder, et ça marche
– appuyer l’iconisation, encore, des personnages, en soulignant leur force d’une façon que j’ai trouvée assez adroite : cela peut être jugé comme une trahison par rapport à la normalité des personnages dans le comics, qui sont des gens lambda avec juste des costumes plus ou moins ridicules, mais j’ai trouvé que ça rendait bien à l’écran, et que ça symbolisait bien aussi leurs frustrations (genre je défonce un mur parce que ma colère est grande comme ça)
– le générique : résumer plusieurs dizaines de pages du comics et décrire l’uchronie de façon aussi claire en quelques images, whouah ! Alors certes quelques scènes (et Cène ^^) doivent paraître obscures aux personnes qui n’ont pas lu le comics avant (elles ne concernent que les héros et pas du tout l’uchronie), mais quel plaisir tout de même !

Bon, j’ai aussi trouvé quelques défauts au film, mais qui sont explicables par des problèmes de « simplification » du scénario (il pouvait pas faire un film de cinq heures non plus) : le complexe mère-fille du Spectre soyeux un peu trop survolé, ce qui enlève quand même à la complexité du personnage ; la présence du Hibou à la mort de Rorschach que j’ai trouvé vraiment dommageable (parce que son ridicule à lui dédramatise beaucoup cette scène pourtant intense et dramatique dans le comics) ; l’absence totale de la trame parallèle sur le marchand de journaux, son lecteur et les histoires de pirate.
Mais en tout et pour tout, un grande réussite, et c’est sans doute la première fois que je prends autant de plaisir à regarder un film de super héros aussi « baroque » (comme dit 300 était un peu trop primaire, et Sin City pourtant joli et que j’avais aimé ne m’a pas laissé non plus une impression aussi forte)

J’irai le revoir, et j’achèterai le DVD, et voilà.

Note bonus : j’ajoute Le Comédien à la longue liste de des personnages ambivalents et complexes que j’adore (ceci ne veut pas dire que j’approuve leurs actions, au contraire, mais c’est comme Gaïus Baltar dans BSG : il y a de la fascination dans l’horreur)

 
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Publié par le 20 mars 2009 dans cinema

 

Les mots qu’on ne comprend pas

Je révèle rarement aux gens que je rencontre (essentiellement au boulot ou même dans la famille), que j’écoute de la pop japonaise ou coréenne.  Parce que je ne supporte pas de devoir répondre à la question qui leur brûlera les lèvres à ce moment-là : « Mais tu comprends ce qu’ils disent ? »
Parce que évidemment non, je ne comprends pas, à part quelques mots de-ci de-là, échappés d’une année où je me suis perdue en fac de japonais. Et pourtant j’aime bien (des fois j’aime encore plus quand j’ai les traductions des paroles, parce que j’écoute des groupes vraiment cons, mais ça c’est une autre histoire)
Le fait est que toute ma culture musicale s’est construite sur des paroles que je ne comprenais pas. On fait tous ça. Parce qu’on n’était pas sourds quand, tout petit, on rampait sur le sol du salon pendant que papa-maman plaçaient le diamant sur un vinyl des années 70 (80 pour les plus jeunes d’entre vous)
Ainsi pendant des années j’ai écouté et aimé les chansons de Jean Ferrat sans jamais comprendre de quoi cela parlait. J’ai été très étonnée d’apprendre que c’était un chanteur plutôt de gauche, puisque pour moi ses chansons me faisaient voyager dans des mondes proches des contes de fée et du Casse-Noisette (pourquoi, alors là, mon imagination enfantine devait être encore plus barrée que celle que j’ai aujourd’hui) Et donc sans comprendre les textes, j’aimais ses chansons, que je devinais profondément mélancoliques et pourtant très calmes et rassurantes.
Pendant longtemps, alors que j’étais un peu plus âgée, les paroles de Francis Cabrel sur Tout le monde y pense me parlaient littéralement d’anges déchus et de peaux moites dans des souterrains infernaux (j’avais 12 ans, je devais faire peur)
Je pense que tout le monde a aussi aimé son groupe de rock us ou brit préféré avant d’avoir 18/20 en compréhension orale en anglais. Fabuleux hasard que je tombe dingue de REM avant de savoir ce qui était écrit et de me rendre compte que cela me correspondait totalement.
Tout ça pour arriver à l’origine de cet article : la mort d’Alain Bashung hier.
A la maison, on n’a jamais eu d’album de Bashung, alors je ne connais que les singles passés à la télé ou à la radio. J’aimais beaucoup Joséphine et j’éprouvais de la tristesse pour Madame rêve. Et pourtant je ne comprenais rien aux paroles. Il a fallu attendre Ma Petite Entreprise pour que je me prenne l’érotisme et la sensualité et l’humour aussi du grand homme en pleine poire, et pour que je me rende compte à quel point pourquoi je l’aimais.
Je regrette presque aujourd’hui d’être trop vieille pour ne plus me laisser juste séduire par des mots qui ne seraient que l’accompagnement d’instruments de musique, et non pas le sens d’une chanson (d’ailleurs souvent comprendre tout de suite le sens d’une chanson en retire beaucoup du charme, si charme il devait y avoir)

 
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Publié par le 15 mars 2009 dans Non classé

 

Lectures et sites d’édition libre

Parce qu’il fallait bien mettre un jour à jour ma petite liste de nouvelles publiées un peu partout sur le net, et parce que certains lecteurs m’ont demandé directement où ils pouvaient avoir un aperçu de ce dont je parle à longueur d’articles oscillant entre la névrose et l’enthousiasme déglingué, voici un panaché d’un peu tout.

Sur le site fictionpress, avatar du site fanfiction.net (qui a vu passer certains de mes textes de petite fangirl *hum hum*), j’avais commencé à publier de vieilles nouvelles et quelques neuves. Mais j’avoue ne pas beaucoup aimer la fonctionnalité du site, et encore moins depuis hier, où j’ai été incapable de mettre en ligne un nouveau texte (j’ai un amour contrarié avec les pages d' »erreur »)
Néanmoins on peut y lire les nouvelles suivantes :
– Ma première trilogie vampirique : Nocturne, The Hunter gets captured by the game et My shadow and me. Non seulement on devine à ces titres mon grand amour de la musique, non seulement ces nouvelles témoignent d’un goût très adolescent pour des amours interdites et un peu bizarroïdes, mais en plus il s’agit de la base de mon prochain bouquin (même si ça a bien évolué depuis). C’est un peu vieux, mais ce sont les premières et, à ce titre, j’éprouve une grande affection pour elles. A vue de nez elles ont entre 7 et 10 ans d’âge quand même.
Tomy avait peur, mon premier essai de littérature pour enfants, inspirée d’un vrai petit garçon. J’ai beaucoup d’affection pour ce texte pourtant un peu bancal et qui m’aura aussi fait comprendre que la littérature pour enfants c’est non seulement hyper compliqué, mais en plus, ce n’est pas forcément pour moi.
Un petit bistrot, une micro-nouvelle inspirée directement de mon second voyage au Japon. Même s’il n’est pas autobiographie, ça se rapproche quand même de certaines choses que j’ai vécues ou que les copines m’ont racontées.
Chronosia est, avec une autre nouvelle, ma première réelle incursion dans la science-fiction. Et j’ai pris un pied monstrueux à l’écrire. Donc non seulement j’ai trouvé le genre dans lequel je me sens le plus à l’aise (il ne s’agit pas d’hard science, parce que je suis loin d’avoir l’esprit scientifique, mais plutôt de circonvolutions autour du sujet) mais en plus j’adore cette nouvelle qui m’a value en plus quelques excellentes remarques de personnes qui en sont pourtant avares.

Le site titexte est spécialisé dans les nouvelles, et plutôt les micronouvelles. Le papier peint est plus agréable et mignon que celui de fictionpress, mais là aussi j’ai un peu de mal avec l’utilisation et les fins de pages de texte générées automatiquement. J’y ai publié Un petit bistrot et Chronosia.

Le site Scribeos est visiblement out. Dommage, c’était mon préféré. J’aimais bien l’idée des couvertures, le fait que, comme sur fictionpress, on pouvait donner un résumé du texte, préciser le genre, etc. J’espère en retrouver un comme ça bientôt.

J’ai découvert le site MyTexte hier. Hyper simple, il suffit de mettre en ligne son texte et d’attendre sa mise en ligne. Pas besoin de profil (juste une inscription), pas de couvertures, pas de résumé. C’est pas très glamour mais cet aspect brut ne me déplaît pas non plus. Fictionpress m’ayant opposé un couac énervant, c’est sur MyTexte que j’ai publié mes deux dernières nouvelles en date :
Le Parapluie bleu, une petite chose introspective et un peu déprimante.
Se servir de ses dons, nouvelle de SF, plus ou moins, et sans doute ébauche d’une future histoire plus longue.

Enfin, une de mes nouvelles de SF a été publiée sur le site d’Anice-Fiction. Il s’agit Des Pieds Nus, qui joue avec… Non si vous ne l’avez pas lu, je ne vais rien dire non plus, si ce n’est que je l’aime bien aussi.

Et voilà, je pense qu’on a fait le tour. Bonne lecture pour ceux qui en auront le courage !

 
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Publié par le 14 mars 2009 dans écriture

 

Strapontin et jambes dans le vide

Deux étages, ça paraît toujours insurmontable quand on a quatre ans. Ces longs escaliers recouverts de moquette rouge, si étroits entre ces murs gris, et si mal éclairés par ces petits spots de lumière blanche. Ces longs escaliers auraient fait peur à n’importe quel enfant, en toute autre circonstance.
Les escaliers sont toujours des passages, on les monte ou on les descend, vers le grenier, les chambres dont les lumières sont éteintes, ou la cave, humide, noire et froide. Les escaliers sont raides, leurs marches peuvent être usées et glissantes, ils peuvent grincer aussi. Les escaliers sont peut-être l’incarnation dans la vie réelle des cauchemars enfantins.
Mais pas ceux-là
Dans ces escaliers-là, ces escaliers rouges et gris, il y a aussi une main, une main énorme et chaude, qui tire vers le haut, toujours un peu pressée. Les jambes d’un enfant se soulèvent plus vite, avec force, parce qu’on obéit à cette main-là. Cette main-là, elle a fait aussi beaucoup de choses, mais des choses plus agréables que les escaliers. Elle a porté, elle a donné à manger, elle a changé, habillé, caressé, montré. Elle est forte cette main-là, elle guide à travers les escaliers, à travers l’obscurité, à travers les autres gens.
Les autres gens qui sont-ils ? Un enfant de quatre ans ne s’en souvient pas. Aujourd’hui, il sait qu’il y avait beaucoup de couples comme ça, sûrement. Des petites mains dans des grandes. Si l’enfant de quatre ans avait regardé avec les yeux de l’enfant de dix ans, de l’adolescent de quinze ou de l’adulte de trente, il aurait peut-être été jaloux des paquets de bonbons, des jouets, des jolis vêtements des autres enfants. Mais à quatre ans, les autres ne sont que des ombres un peu intimidantes, les monstres des escaliers, et heureusement la main est là.
Des souvenirs il n’y en a pas tellement finalement. Des sensations oui, beaucoup : une impalpable chaleur, une profonde reconnaissance… Mais des souvenirs, l’enfant de quatre ans n’en a qu’un : le deuxième étage.
Car à cette époque-là il y avait encore des étages, de longs escaliers étroits bien avant les escalators et des balcons bien avant les petites salles. Parce qu’à cette époque-là, il y avait moins de films à montrer, et que la grande salle était vraiment grande. Avec deux balcons. Le premier étage. Le deuxième.
On peut imaginer cependant ce qui fut dit ce jour-là, et beaucoup d’autres jours ensuite et avant.
Il a habillé sa petite fille d’un manteau chaud et d’un bonnet rouge en laine qui gratte. Ils ont pris la voiture et se sont garés au parking d’un centre commercial. Le temps est à la pluie et l’humidité se mélange à l’odeur des pots d’échappement. Ils sont peut-être passés dans un magasin juste avant, puis après ils sont arrivés au guichet. Il a payé deux places, et ils ont montés les escaliers étroits et les deux étages, pour aller au balcon.
A quatre ans, un fauteuil à strapontin est toujours trop haut, mais les dossiers devant le sont encore plus. Alors il plie le manteau en deux, le pose sur le siège, puis hisse la petite fille et l’installe sur ce trône improvisé. Les jambes pendent dans le vide, elle a le droit aux deux accoudoirs, et elle est seule avec lui. Et puis bientôt, elle est vraiment toute seule, parce que les lumières se sont éteintes.
Bien plus tard, elle apprendra qu’il dormait souvent pendant les séances, parce qu’en fait, ces films-là ne l’intéressaient pas vraiment.
Leur relation est faite de silence. A-t-elle jamais partagé avec lui sa fascination pour le dragon noir ou sa peur du taureau des génériques publicitaires ? Elle ne s’en souvient pas, mais elle n’en a pas vraiment l’impression.
De la même façon il ne saura sans doute jamais à quel point les escaliers, la grande main, le deuxième balcon et le strapontin de la rangée du milieu sont certains des premiers souvenirs dont elle se souvienne. Il ne saura sans doute jamais que tout a commencé ainsi et que tout a continué comme ça. Qu’en plus de la fascination des images, des photos, des acteurs, des histoires, des réalisateurs, des films – de tous les films – il lui a inculqué juste cela : une salle, un strapontin, et le simple plaisir de balancer les jambes dans le vide et de se noyer dans un immense écran.

Nouvelle autobiographique écrite dans le cadre d’un échange.
J’en ai écrit deux autres, plus longues, que je publierais plus tard sur mes sites de publication internet (sur mon compte fictionpress en fait, sans doute)

 
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Publié par le 13 mars 2009 dans écriture

 

Moi et mes personnages…

Une petite réflexion pour changer, qui n’est pas du tout une suite de phrases assénées de façon péremptoire et hissées en vérités absolues. Non pas du tout, il s’agit surtout d’une interrogation que je me suis faite après avoir eu une conversation avec Marie (je vous rassure si vous suivez ce blog en habitué, la plupart du temps on parle de choses totalement futiles hein)

Quand je construis un personnage, je pars la grande majorité du temps d’un fantasme, soit de la femme que j’aimerais être, soit de l’homme que j’aimerais avoir (et, de temps en temps, le contraire) C’est une caractéristique que je pense beaucoup d’auteurs partagent avec moi, à mon avis (je n’ai jamais fait ni lu d’études sociologiques sur la question)
A cette première ébauche fantasmatique je rajoute souvent une caractéristique personnelle (un personnage aura la phobie des bagnoles, un autre aimera le camembert au ketchup) ou une influence de ma vie (une expérience personnelle, quelque chose que j’aurais vu chez des amis, dans ma famille) J’ai aussi remarqué que la majorité de mes héros et/ou de mes personnages secondaires d’importance, dans mes romans ou dans mes nouvelles, sont des gens très cérébraux et peu portés sur la parlotte. Je l’ai remarqué d’ailleurs très tard alors qu’il s’agit sans doute de mon trait de caractère principal. Non pas que je sois hyper cérébrale et intelligente, mais je prends rarement la parole facilement.
Il y a donc dans mes personnages beaucoup de moi.
Ensuite il y a la fiction : un personnage déviant (violeur, meurtrier), hyper mal dans sa peau (drogué, suicidaire), aux idées politiques arrêtées (anarchiste, fasciste), aux a priori sociaux fortement marqués (sexistes, homophobes, asocial) n’est pas moi. C’est certain. Mais pourtant le personnage me ressemble, surtout s’il est personnage principal et qu’il fait partie d’une longue histoire (le parallèle auteur/personnage me semble moins important sur un texte court)
Qu’est-ce qui me dit que le lecteur lambda ne va pas confondre les deux ? D’autant que mon style d’écriture préféré n’est pas le détachement de l’auteur omniscient. Moi les personnages et leurs actions, je préfère mettre la main dedans, les remuer, partager leurs pensées et savourer leur tribulations psychologiques. C’est comme ça, je trouve que c’est beaucoup plus fun à écrire et il semble aussi que ce soit pour ça que mes lecteurs aiment de que je fais.
Ca irait si j’écrivais des trucs gentils, sauf que ça, je ne sais pas faire.
Et j’avoue que quand j’ai eu pour commentaire un mise en garde comme quoi le lecteur pourrait penser que je suis homophobe parce qu’un de mes personnages l’est (plus ou moins, faut voir le contexte aussi), j’ai eu vraiment peur. Je n’ai pas envie de faire gaffe à créer des personnages mous pour ne pas choquer et être prise pour un monstre.

En même temps je dis ça, mais je ne vais pas changer de style pour autant…

 
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Publié par le 11 mars 2009 dans écriture

 

La Vague, Todd Strasser

Etats-Unis, dans les années 70.
Un jeune professeur d’histoire libéral veut pouvoir répondre à une question posée par ses élèves : « Pourquoi les Allemands n’ont-ils rien fait ? » Se rendant compte que la réponse ne se trouve pas dans ses livres, il décide d’éduquer sa classe à la discipline, la communauté et la force, à la manière d’un jeu de rôle.
Méthode trop efficace, bientôt le jeu dérape et dépasse tout ce qu’il aurait pu imaginer.

Le pitch du livre m’intriguait, je dois bien l’avouer. J’ai lu ce petit livre en une heure. Il ne s’agit pas du tout d’une étude sociologique, mais d’une version romancée de faits réels. Ce n’est pas de la grande littérature, il n’y a pas d’effets de style, pas de patte de l’auteur.
Pourtant La Vague est un livre extrêmement efficace et un compte-rendu psychologique et social parfaitement jouissif d’un point de vue purement scénaristique. Tout est logique, ça coule de source. Le résultat de cette expérience éducative fait froid dans le dos bien sûr, mais je ne suis pas sûre de ne pas avoir aimer ce livre aussi pour la mécanique des évènements qui y est décrite, un peu comme quand je regarde un thriller bien construit et bien huilé.
J’ai bien entendu vu la BA de l’adaptation au cinéma de La Vague, mais elle me semble être trop caricaturale. Déjà transposer l’action en Allemagne me paraît extrêmement maladroit : un des effrois suscités par le livre de Todd Strasser est le fait que tout se passe dans un pays libre (les Etats-Unis) pendant des années très libres elles aussi (fin des années 70) : la conclusion étant que le fascisme peut se lever partout, et pas uniquement dans des pays types marqués par l’Histoire (l’Allemagne donc)
De plus dans la BA, le professeur fait marcher ses élèves au pas, et ceux-ci se mettent à porter un uniforme. Il ne le fait jamais dans le livre, où il se contente juste de quelques conseils de tenue (dos droit, se lever avant de répondre à une question) qui sont finalement des « bonnes manières » (tout écolier s’est déjà vu rabroué plus ou moins gentiment pour lever la main et ne pas s’affaler sur son bureau) bien inoffensives. Il n’y a aucun arrière-goût militariste dans le livre.
En conclusion donc, lisez ce livre à tout prix, et moi, je n’irai pas voir le film !

 
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Publié par le 10 mars 2009 dans lectures

 

Semaine cinéma #7, #8 et #9

16. Lord of War, Andrew Nicoll.

Après deux semaines, l’impact de ce film me paraît un peu essoufflé. Une belle démonstration du commerce de l’armement, certes, mais qui m’a paru un peu vaine, peut-être parce que je savais déjà tout cela. A l’instar du documentaire d’Al Gore sur le réchauffement climatique, c’est un film pédagogique pour « grand public ». Ce n’est pas une critique, au contraire, mais pour moi, j’ai dû passer à côté.

17. The Wrestler, Darren Aronofsky.

J’aime beaucoup les films de loosers, je suis une fan du premier Rocky et je suis une des rares personnes de ma connaissance à avoir aimé 8Miles. Le réalisme, l’aspect documentaire, le jeu monstrueux de Mickey Rourke, tout là-dedans m’a secouée, et beaucoup de choses m’ont faite pleurer. La scène de la convention de catcheurs est d’une misère et d’une tristesse sans fond.

18. Harvey Milk, Gus Van Sant.

Un film de Gus Van Sant, c’est déjà très bien. Sur un thème qui me plaît, c’est encore mieux. Et ajoutez à ça un Sean Penn qui n’a vraiment pas volé son Oscar, et je suis sur un nuage. Une structure assez banale pour ce biopic, mais une grande invention visuelle et un casting au poil. De plus, j’ai trouvé beaucoup de chair à ce film, le sourire séduisant de Milk, qu’il soit destiné à séduire ses amants ou à séduire ses électeurs, est une invitation au physique qui souligne à la fois l’ambivalence du personnage et celle de son « ennemi », Dan White (cette phrase n’est peut-être pas très claire si vous n’avez pas vu le film)

19. Children of Men, Alfonso Cuaron.

Un apprenti écrivain de science-fiction a souvent une place de choix dans son coeur pour certains récits post-apocalyptiques, du Mad Max, du King, des zombies, des choses comme ça. L’histoire de Children of Men est une vraie claque quand on aspire à trouver sa propre petite histoire après l’Histoire. La menace ici n’est pas une explosion nucléaire, une attaque virale ou autre. Elle est pire : l’infertilité totale de la population et en conséquence, la longue agonie de voir l’humanité mourir très très lentement. A cela s’ajoute des considérations politiques très actuelles et une réalisation ad-hoc. Mon chouchou du mois, dans un mois pourtant très riche.

20. Planète Terreur, Robert Rodriguez.

Robert Rodriguez, aka le mec qui a fait Une Nuit en Enfer, mon film de vampire préféré tellement il est foutraque. Tarantino, aka Tarantino. MICHAEL BIEHN !!!, aka le héros de ma jeunesse, mon premier coup de foudre ciné après Harrison Ford. Freddy Rodriguez, aka le latino le plus choupi du monde qui joue dans Ugly Betty.
Des zombies, des militaires, des médecins pourris, des nénettes cool dont une unijambiste.
Comment voulez-vous que je n’aime pas ce film ?
(Comment se fait-il que j’ai osé le rater quand il est sorti au ciné ?)

 
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Publié par le 9 mars 2009 dans cinema

 

Watchmen, Alan Moore et Dave Gibson

Petite précision avant d’entreprendre cette critique : je n’ai quasiment aucune culture comics. J’ai lu ne partie de l’intégrale X-Men parue en France il n’y a pas très longtemps, quelques Batman et quelques Wolverine. Ca s’arrête à ça et à de vagues souvenirs de Strange lus quand j’étais gamine. Je ne suis jamais arrivée à la fin de From Hell et Watchmen est mon premier roman graphique lu en entier.

L’énorme volume des Watchmen me faisait donc de l’œil en librairie depuis quelques semaines, et j’ai donc craqué ce samedi. Lu en une soirée et une journée (en gros, avec repas familiaux entre) Watchmen se divise en chapitres denses séparés par des textes qui interagissent avec les actions dessinées, de façon directe ou non (interviews, articles de journaux, essais, etc.)

L’histoire se présente dans un univers alternatif, des années 80 plutôt républicaines qui tanguent entre la guerre froide et la menace permanente d’une guerre nucléaire et une évolution sociale moderne décrite avec la décrépitude et la déchéance qui s’accordent si bien à ce genre d’univers.

Dans ce cadre anxiogène au possible (j’adore ce mot), un ancien héros masqué, le Comédien, agent du gouvernement, est tué. Sauf que le Comédien est bâti comme un GI Joe (et pense comme un GI Joe aussi, ce qui le rend antipathique au possible) et que sa mort soulève les soupçons d’un de ses anciens pseudo compagnons, Rorschach, homme masqué que l’on devinera très rapidement fasciste, fasciné par la « propreté » des mouvements d’extrême-droite et complètement perturbé dans sa tête. L’esprit communautaire, cher aux autres productions de supers héros (genre X-Men) n’a pas vraiment droit de citer ici : le groupe des héros masqués, c’était surtout pour faire de la pub, de l’argent et de la politique. En fait de justice, bof, on repassera. Mais bon une mort suspecte reste une mort suspecte, et Rorschach cherche à secouer et prévenir les autres… Mais voilà ceux-ci ne se bougent pas très vite, soit trop obnubilés par leurs recherches (méta)physiques (Docteur Manhattan, l’homme le plus zen et insensible du monde, et aussi le plus bleu), par leurs névroses oedipiennes (Le Spectre Soyeux et ses relations avec sa chère maman) ou par leur crise de la quarantaine très briochée au niveau du bide (Le Hibou) Sans parler de ceux qui font beaucoup, beaucoup d’argent et sont aussi très propres sur eux (Ozymandias)

Chaque chapitre se concentre plus ou moins sur un personnage, et certains d’entre eux nous laissent plonger dans leurs pensées ou leurs journaux intimes. Les incursions chez Doc Manhattan et surtout chez Rorschach sont réellement passionnantes.

Ajouter à ceci des scènes de la vie « courante » située autour de la baraque d’un marchand de journaux, la menace soviétique d’une Troisième Guerre Mondiale et l’histoire d’un naufragé écrit par un génie de la bande-dessinée, et on se retrouve avec une histoire hyper complexe et à lectures multiples.

J’avoue avoir été très déstabilisée par le côté très « de droite » de ces héros (on va le dire, surtout du Comédien, Rorschach et Ozymandias) et la mise en parallèle à peine métaphorique entre ces héros qui font la justice eux-mêmes, au-dessus des lois, et des milices d’extrême-droite. Habituée à la morale sur l’acceptation de l’autre genre Bisounours des X-Men, j’ai plutôt un peu pris une douche froide là. Mais finalement, les auteurs sont assez malins pour prendre de la distance avec leurs personnages, et à ce titre la profondeur de l’étude psychologique de Rorschach est complètement bluffante.

Une grande œuvre donc et, ça tombe bien, bientôt je parle de La Vague… Et cette semaine je vais voir le film.

 
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Publié par le 8 mars 2009 dans lectures