Cela fait très longtemps que j’avais envie d’écrire cet article, mais je ne savais pas trop :
1. Par quel bout le prendre ;
2. Comment m’expliquer clairement.
En fait j’ai finalement trouvé quelques images ou comparaisons cet après-midi, alors que je me découvrais deux mains gauches et que les heures filaient trop vite à mon goût pour la tonne de choses que j’avais prévue de faire. Cette incroyable frustration malchanceuse, ou malchance frustrante, n’a rien à voir avec le sujet, mais ça fait du bien d’en parler.
J’étais donc en train de coudre un sac (décousu et recousu au moins trois fois *soupir*) que je vais offrir à quelqu’un. Ca m’a pris du temps, une petite dose d’imagination et la domestication toujours à recommencer de ma machine à coudre (un engin infernal). A cette réalisation il va y avoir plusieurs satisfactions : celle d’avoir réalisé un sac (il est très joli d’ailleurs) et celle, aussi voire beaucoup plus importante, de faire plaisir à quelqu’un et de recevoir, en échange, un merci. Avec un peu de chance il y aura même plus que cela, quelques observations, voire même un ou deux conseils de couture.
Ce soir et demain, je vais faire la cuisine. Un cheesecake et des yaourts au chocolat ce soir, des aubergines farcies demain. Je ne vais pas les manger seule puisque j’invite des personnes à manger chez moi. J’aurai donc la satisfaction d’avoir réalisé quelque chose de bon (à coup sûr pour le cheesecake, un classique, et avec plus de fierté pour le reste, vu que ce sont des premières) A cette satisfaction s’ajoutera le plaisir (ou non) que je lirai chez les gens qui vont y goûter, et les remerciements que je vais recevoir, voire quelques conseils (genre « sale un peu plus », la remarque que j’aurai forcément de la part de ma maman)
Donc je réalise quelque chose qui me prends du temps. J’y prends du plaisir, je prends du plaisir à voir que j’en suis capable, je prends du plaisir à faire plaisir aux autres, et je prends du plaisir à en avoir quelques lauriers. Je trouve que cette dernière attente est toute naturelle, c’est normal. Quand on est petit on nous apprend à dire merci, alors les autres peuvent bien le faire pour vous aussi, cela s’appelle de la politesse, et c’est une merveilleuse récompense (et les gens se rendent rarement compte à quel point c’est important)
Alors maintenant, à chaque fois que j’explique à quel point cela m’énerve de savoir que des personnes proches (des amis, des connaissances du net même) lisent ou voient ce que je fais (ce genre d’article ou mes histoires) alors que je n’ai jamais eu le moindre retour, pas le moindre petit merci, même pas le plus mince commentaire (qui prend souvent moins de temps que de lire ou de regarder), pourquoi est-ce que l’on ne comprend pas mon point de vue (bon le « on » c’est un peu toi Marie, mais tu es aussi la seule avec laquelle j’en parle d’habitude, donc ne le prend surtout pas de façon personnelle ^^) ?
Je récuse souvent l’excuse consistant à dire que « dire que j’ai aimé c’est un peu court, autant ne rien dire ». Pourtant on remercie tout le temps quelqu’un qui vous a offert un cadeau, offert un verre à boire, ou que sais-je, sans en faire des tonnes à chaque fois.
Pourquoi donc le fait de demander un retour sur une création « invisible » semble être quelque chose à la limite de la vantardise ou de l’egocentrisme mauvais, alors que pour tout autre chose c’est naturel ?
Je ne dis pas que je suis dans un rapport sain avec mes potentiels et invisibles lecteurs (et j’en ai deux ou trois qui ne sont pas invisibles du tout et que je remercie énormément), mais j’avoue que le silence me stresse.
Ajout :
Qu’on ne me sorte pas l’argument comme quoi j’écris pour moi-même, et tout et tout, gratuité, tout ça. Non, si j’écrivais pour moi-même, je n’écrirai pas du tout, d’autant que mes histoires sont toujours mieux dans ma tête que sur du papier. J’écris pour les autres, point.