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Archives du 21 mars 2009

La solitude non assumée ou Comment je déteste écrire dans le vide…

Cela fait très longtemps que j’avais envie d’écrire cet article, mais je ne savais pas trop :
1. Par quel bout le prendre ;
2. Comment m’expliquer clairement.
En fait j’ai finalement trouvé quelques images ou comparaisons cet après-midi, alors que je me découvrais deux mains gauches et que les heures filaient trop vite à mon goût pour la tonne de choses que j’avais prévue de faire. Cette incroyable frustration malchanceuse, ou malchance frustrante, n’a rien à voir avec le sujet, mais ça fait du bien d’en parler.
J’étais donc en train de coudre un sac (décousu et recousu au moins trois fois *soupir*) que je vais offrir à quelqu’un. Ca m’a pris du temps, une petite dose d’imagination et la domestication toujours à recommencer de ma machine à coudre (un engin infernal). A cette réalisation il va y avoir plusieurs satisfactions : celle d’avoir réalisé un sac (il est très joli d’ailleurs) et celle, aussi voire beaucoup plus importante, de faire plaisir à quelqu’un et de recevoir, en échange, un merci. Avec un peu de chance il y aura même plus que cela, quelques observations, voire même un ou deux conseils de couture.
Ce soir et demain, je vais faire la cuisine. Un cheesecake et des yaourts au chocolat ce soir, des aubergines farcies demain. Je ne vais pas les manger seule puisque j’invite des personnes à manger chez moi. J’aurai donc la satisfaction d’avoir réalisé quelque chose de bon (à coup sûr pour le cheesecake, un classique, et avec plus de fierté pour le reste, vu que ce sont des premières) A cette satisfaction s’ajoutera le plaisir (ou non) que je lirai chez les gens qui vont y goûter, et les remerciements que je vais recevoir, voire quelques conseils (genre « sale un peu plus », la remarque que j’aurai forcément de la part de ma maman)
Donc je réalise quelque chose qui me prends du temps. J’y prends du plaisir, je prends du plaisir à voir que j’en suis capable, je prends du plaisir à faire plaisir aux autres, et je prends du plaisir à en avoir quelques lauriers. Je trouve que cette dernière attente est toute naturelle, c’est normal. Quand on est petit on nous apprend à dire merci, alors les autres peuvent bien le faire pour vous aussi, cela s’appelle de la politesse, et c’est une merveilleuse récompense (et les gens se rendent rarement compte à quel point c’est important)
Alors maintenant, à chaque fois que j’explique à quel point cela m’énerve de savoir que des personnes proches (des amis, des connaissances du net même) lisent ou voient ce que je fais (ce genre d’article ou mes histoires) alors que je n’ai jamais eu le moindre retour, pas le moindre petit merci, même pas le plus mince commentaire (qui prend souvent moins de temps que de lire ou de regarder), pourquoi est-ce que l’on ne comprend pas mon point de vue (bon le « on » c’est un peu toi Marie, mais tu es aussi la seule avec laquelle j’en parle d’habitude, donc ne le prend surtout pas de façon personnelle ^^) ?
Je récuse souvent l’excuse consistant à dire que « dire que j’ai aimé c’est un peu court, autant ne rien dire ». Pourtant on remercie tout le temps quelqu’un qui vous a offert un cadeau, offert un verre à boire, ou que sais-je, sans en faire des tonnes à chaque fois.
Pourquoi donc le fait de demander un retour sur une création « invisible » semble être quelque chose à la limite de la vantardise ou de l’egocentrisme mauvais, alors que pour tout autre chose c’est naturel ?
Je ne dis pas que je suis dans un rapport sain avec mes potentiels et invisibles lecteurs (et j’en ai deux ou trois qui ne sont pas invisibles du tout et que je remercie énormément), mais j’avoue que le silence me stresse.

Ajout :
Qu’on ne me sorte pas l’argument comme quoi j’écris pour moi-même, et tout et tout, gratuité, tout ça. Non, si j’écrivais pour moi-même, je n’écrirai pas du tout, d’autant que mes histoires sont toujours mieux dans ma tête que sur du papier. J’écris pour les autres, point.

 
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Publié par le 21 mars 2009 dans écriture

 

J’ai testé pour vous la Chick Litt !

Je ne suis pas une très grande fan des films sentimentaux ou des comédies romantiques. Je ne vais pas cracher dessus non plus, et quelques-uns font partie des « must see » en période de : froid, Saint-Valentin pourri, déprime. N’ayant pas peur de la caricature, j’estime même qu’ils prennent toute leur dimension accompagnés d’un pot de glace au chocolat et/ou d’un paquet de guimauves. Et j’ai détesté Le Diable s’habille en Prada (surtout pour la fin que je trouve naze)
Niveau séries télé je n’ai jamais accroché à Sex and the city, mais Desperate Housewives c’était très bien et j’ai survécu (agréablement même) à la première saison de Gossip Girl.
Je lis de temps en temps Cosmo, parce que ça me fait beaucoup rire.
Le tableau est donc posé pour mes goûts en matière de « médias pour femmes » : ni bien, ni mal, ça dépend.
Or donc je me suis mise à la littérature adéquate il n’y a pas très longtemps, et, pour tout dire, parce-que j’ai lu que Jean-Pierre Dionnet lisait des Harlequin, ne perdant jamais espoir d’y découvrir un jour un bon auteur. Si Dieu le fait, alors pourquoi pas moi ?
J’avais déjà lu Bridget Jones avant, j’avais ri. J’ai lu deux petits romans Harlequin. Je viens de m’envoyer trois livres de Sophie Kinsella. Ensuite je ferai une pause (bien méritée en fait) et j’irai voir d’autres auteurs plus tard (en espérant qu’ils soient à la médiathèque, parce que ça commence à faire cher mine de rien)

Donc la Chick Litt, c’est de la littérature pour jeunes femmes dynamiques post-modernes. Post-modernes ça veut dire qu’elles ont complètement digéré les combats féministes et qu’elles n’ont pas peur de vouloir tout, tout de suite : la carrière, les fringues et le beau mec du fond. Ne cherchez pas de considérations morales élevées, de revendications politiques, de démonstrations sur la situation des femmes aujourd’hui, non, la Chick Litt est au loisir des femmes ce que le Shoot Them Up est au loisir des hommes : un truc pas très construit, pas très profond, qui n’a qu’une seule et unique raison d’être, celle d’amuser sa lectrice pendant quelques heures.
La Chick Litt n’est pas destinée à des jeunes filles en fleur aux rêves pleins de princes charmants et complètement lobotomisées par la publicité et le mythe de la Barbie. La Chick Lit n’est pas destinée à des célibataires vieillissantes juste bonnes à fantasmer sur une vie qu’elles n’ont pas et des hommes qu’elles auront encore moins. Autant tordre le cou tout de suite à ce genre de raccourci sexiste : tout le monde en lit, et ça n’a rien à voir non plus avec le niveau intellectuel ou le milieu social de la lectrice. Pas besoin d’être une idiote pour en lire et en apprécier, comme j’ai pu le lire dans certains articles stupides.

Maintenant on ne peut pas dire non plus que la Chick Litt soit de la grande littérature.
De toute façon l’histoire est très souvent construite sur un plan bateau : une jeune femme dynamique, stressée par son boulot, est confrontée à un problème (échec professionnel, sentimental, budgétaire…) et rencontre L’Homme. Le reste de l’histoire décrit la façon dont l’héroïne va régler son problème (professionnel, sentimental ou budgétaire) tout en se laissant séduire par L’Homme. Et après on a souvent une sublime ellipse temporelle entre le moment où L’Homme embrasse l’héroïne devant sa chambre d’hôtel ou dans les champs de petits pois et le lendemain matin. L’Homme est souvent (du moins chez Kinsella) un transfuge du Monsieur Darcy de Bridget Jones : distant, peu locace, et un peu étrange sur les bords. Il faut bien avouer que ça en fait un personnage des plus transparents et pas très fantasmatique. Là où les vieux de la vieille, les Harlequin (collection Passion !) construisaient leur histoire sur l’aspect hyper sexué de L’Homme (et ne faisaient pas d’ellipse, ou pas trop), L’Homme chick littien n’est qu’un meuble parmi d’autres, car ce qui est important, c’est l’indépendance de l’héroïne et son gros problème face aux soldes de chez Prada. J’avoue qu’à ce niveau-là, ça me manque un peu, parce que j’aime bien lire des histoires un peu cucu (et un peu cul aussi) entre l’héroïne nunuche et L’Homme ténébreux, et que les soldes de Prada, ça ma passe un peu au dessus de la tête.
Du point de vue du style, c’est très simple, bien écrit mais sans plus, et toujours traité avec humour. Le point de vue est toujours celui de l’héroïne, et d’ailleurs des fois c’est un peu difficile à supporter (combien de fois j’ai voulu secouer l’héroïne de L’Accro du Shopping qui n’est qu’une sombre idiote, drôle certes, mais idiote quand même ?)

Pour le peu que j’ai lu, je conseille de jeter un coup d’œil au classique de Bridget Jones d’Helen Fielding ainsi qu’à Samantha, Bonne à rien faire de Sophie Kinsella, avec la scène culte de la drague dans les champs de petits pois. L’Accro du Shopping, faut quand même être accrochée (hoho, jeu de mots !), parce que Becky est vraiment idiote (mais quand on comprend son obsession pour les nouvelles paires de chaussures ou les opérations de braderie chez les grandes marques, on ne peut que se sentir au moins un peu proche d’elle… Juste un peu)

Après, tout est une question de goût !

 
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Publié par le 21 mars 2009 dans lectures