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Archives Mensuelles: octobre 2008

20th Century Boys – Yukihiko Tsutsumi

Du papier à l’écran

Maruo, Mon-chan, Yukiji, Yoshitune, Kenji, Croa-Croa, Otcho, Donkey et Fukube
Des acteurs enfants épatants et… ressemblants !

C’est à l’occasion de l’ouverture de la 14ème édition de l’Etrange Festival de Strasbourg, hier au soir, que j’ai pu découvrir le premier volet de 20th Century Boys, la trilogie nippone tirée du manga fleuve homonyme d’Urasawa. L’atmosphère très particulière que l’on trouve dans un festival, et l’attrait lui aussi tout particulier qu’exerce ce manga ont sans doute influé sur l’appréciation que j’ai eu du film. Ceci dit, je ne vais certainement pas chercher à bouder mon plaisir.

L’histoire de 20th Century Boys se déroule sur au moins trois périodes différentes (fin des années 60, fin des années 90 et le XXIème siècle après « Ami ») Tout débute de nos jours avec la mise en parallèle d’une secte dominée par un gourou étrange, Ami, et la multiplication d’attentats bio-terroristes aux quatre coins du monde. Quand Kenji, homme moyen, tenancier d’une petite épicerie, découvre que la secte d’Ami reprend le signe de ralliement créé par sa bande de copains presque trente ans plus tôt, il va se retrouver embrigader dans une histoire de fin du monde et de sauvetage de l’humanité qu’il a lui-même imaginée, enfant, et consignée dans un cahier de prédictions.
La force du manga résidait dans l’imbrication étroite entre le passé, le présent, et un futur qui fait froid dans le dos. Il reprenait également certaines scories de la société japonaise (la multiplication des sectes, les attentats au gaz sarin), tout en rendant hommage à ses propres héros (les mangakas et les rockeurs) Et les personnages étaient passionnants.

L’adaptation cinématographique, qui suit les six premiers volumes du manga, a des défauts. Il y a des longueurs (notamment sur la fin) dues non pas à de mauvais choix scénaristiques (ceux-là sont une réussite complète) mais à un petit manque de rythme, associé à une utilisation de temps en temps limite de la musique. Cette dernière est d’ailleurs pour moi le seul gros défaut du film, notamment dans la multiplication de certaines scènes « pleines de sens », avec force violons et lyrisme qui tranche franchement avec les scores plus rock d’autres scènes, et nettement plus appropriés à l’histoire. On peut ajouter à cela quelques tics hérités de la culture télévisuelle japonaise (quelques scènes surjouées notamment), et des effets spéciaux un peu « cheap » (par rapport à une grosse production américaine) et de temps en temps maladroits

Ce sont les seuls défauts du film et, au regard des réussites, ils sont minimes ! Ainsi si les attentats à l’aéroport d’Haneda sentent l’incrustation informatique à plein nez, le robot de fin est quant à lui très réussi. Il suffit d’accepter les limites budgétaires du film qui, de toute façon, se concentre, comme le manga, bien plus sur ses personnages et sur l’atmosphère décalée et parano qui se développe autour d’eux. Les apparitions d’Ami font preuve à ce propos de partis-pris visuels plutôt rares dans la production nipponne actuel, sauf si l’on regarde du côté des films d’horreur. Idem pour les morts, on est loin de la production tout public auquel on aurait pu avoir droit.
De plus, les passages du présent au passé se font très naturellement, sans artificialité, et avec une simplicité de lecture agréable pour le spectateur.
Mais la grande réussite du film reste le casting. Les acteurs, enfants et adultes, ont été choisis avec soin, et non seulement sont-ils très ressemblants à leurs personnages d’origine, mais en plus, ils jouent bien (à une ou deux scènes près, mais sur plus de deux heures…) Yukiji, malgré ce qui pouvait transparaître dans les bandes-annonces, n’a rien d’une Japonaise soumise, Yoshitsune a l’air penaud du cadre moyen parfait, Mon-chan parle (presque) allemand, Otcho est vraiment classe, ils sont tous bons.

Je me demande si ce film sera autant apprécié par quelqu’un qui ne connaît pas le manga original, mais pour moi il m’a semblé bien et simplement écrit (la plus grosse gageure), et les acteurs rendent bien le côté charismatique de leurs personnages. Pour avoir testé d’autres adaptations live de manga (notamment le tristement célèbre film de Death Note), je peux affirmer que 20th Century Boys est une vraie réussite, et l’abîme est large entre ce film-là et certains autres.

Il sortira sur les écrans français en janvier 2009, vous avez deux mois pour lire le manga.

 
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Publié par le 30 octobre 2008 dans cinema

 

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Boutique

Histoire de mettre un peu de beurre dans les épinards, et parce que j’adore ça, je viens de remettre à jour (et en fait créer, puisque j’ai changé de « boîte ») ma boutique de cartes de voeux ! J’avais eu un assez bon succès l’année dernière, alors autant retenter le coup cette année.

Je referai de la publicité régulièrement jusqu’en janvier, mais vous pouvez déjà y faire un tour. D’autant que’il n’y aura pas uniquement des cartes de voeux en vente.

C’est par ici !

Si vous avez des demandes particulières, n’hésitez pas à entrer en contact directement avec moi.

 
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Publié par le 29 octobre 2008 dans blog

 

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Le vol du corbeau – Jean-Pierre Gibrat

Paris occupée, 18 juin 1944. Dénoncée par une lettre anonyme, Jeanne, une jeune résistante, vient d’être arrêtée par la police française. Le jour même, François, un cambrioleur sans scrupules et quelque peu cynique, subit le même sort et se retrouve dans la même cellule du même commissariat. A la faveur d’une alerte, Jeanne et François s’échappent par les toits. Dès lors, par le jeu du hasard et de la nécessité, le sort commun des deux jeunes gens, que pourtant tout sépare, semble scellé. Pour le meilleur, et pour le pire.

Quel plaisir de retrouver le trait réaliste et pourtant doux de Gibrat, dans une histoire parallèle à celle du Sursis !  On se laisse facilement emporter par ces scènes de vie parisienne, en pleine Occupation, quelque part entre La Traversée de Paris et les films de Gabin (magnifique descente de la Seine en péniche…) Bien sûr on n’oublie pas la guerre et ses malheurs, pourtant, l’histoire semble légère (du moins jusquà un certain point) Peut-être est-ce un défaut, que le dessin de Gibrat prenne le pas sur son histoire, mais je n’ai pas pu me résoudre à ne pas aimer l’histoire de Jeanne et François. On est un midinette ou on ne l’est pas !
(Et c’est avec plaisir que j’inaugure ma collection Gibrat dans ma bibliothèque)

 
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Publié par le 25 octobre 2008 dans lectures

 

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Martha Jane Cannary – Christian Perrissin et Matthieu Blanchin

Titre complet :
Martha Jane Cannary, Tome 1 : Les années 1852-1869 : La vie aventureuse de celle que l’on nommait Calamity Jane.

Grâce, encore une fois, à Marie, me voici à lire une autre très belle pièce de la bande-dessinée contemporaine, soit la vie de Calamity Jane, héroïne du far-west américain.
Ce premier volume nous plonge dans les débuts de vie de Martha Jane, orpheline à quinze ans, à la tête d’une fratrie pauvre et seule. C’est pour eux qu’elle quitte Salt Lake City à cheval, habillée comme un garçon, et décidée à gagner de l’argent.
Le dessin, d’un doux sépia monochrome, reste loin de l’académisme habituel de la bande-dessinée franco-blege. Il reste naïf, vif et assez enlevé, un peu enfantin dans sa maladresse, ce qui colle parfaitement au caractère paysan et non éduqué de Martha Jane.
Les auteurs prennent visiblement plaisir à décrire ces scènes de vie, traversée des montagnes et vie des colons dans les forts, sans jamais en censurer la rudesse, mais sans misérabilisme non plus. Et ils laissent de temps en temps place aux cartes, et, surtout, à des textes qui, bien que jamais ennuyeux, offrent une base documentaire extrêmement intéressante sur leur héroïne.

Martha Jane Cannary est une excellente bande-dessinée, une belle oeuvre historique, et un très bel objet.

 
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Publié par le 22 octobre 2008 dans lectures

 

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Les Chroniques d’Alvin le Faiseur – Tome 2 à 4 – Orson Scott Card

J’avais écrit un billet sur le premier volume des Chroniques d’Alvin le Faiseur, Le Septième Fils, et j’ai donc continué ma lecture dans les semaines qui ont suivi. Je lirai les deux derniers volumes quand ils seront de nouveau empruntables à la bibliothèque.

Nous suivons donc dans ces trois volumes la suite des aventures d’Alvin qui, d’un petit garçon spécial va devenir un homme encore plus spécial, naviguant entre les révoltes indiennes, les mouvements anti esclavagistes et la haine que lui vouent certains, dont son propre frère, tout en se débrouillant bien mal avec son propre amour.
J’ai apprécié ici la façon très particulière dont Orson Scott Card décrit la vie spirituelle de ses personnages, ainsi que leurs opinions politiques, sans jamais juger, et en se fondant toujours dans la personnalité de ses personnages, comme ce magnifique chapitre où deux esclavagistes discutent, et où, à aucun moment, l’auteur omniscient ne vient jeter son propre jugement, ce qui rend son écriture d’autant plus efficace. Les description du chamanisme et du monothéisme m’ont peut-être paru quelques fois très naïves, voire un peu béni-oui-oui, mais finalement cela correspond tout à fait avec les personnages et il faut se rappeler cette absence de jugement chez l’auteur.
La lecture est également parsemée de personnages historiques, dont trois français, chacun visiblement décris avec délice par l’auteur, ce qui titille un peu l’esprit franchouillard (et épris d’historicité) de votre humble lectrice.
Ajoutez à cela une écriture (et une traduction) toujours aussi fluides, et un souci des personnages toujours aussi honnête, et vous obtenez une lectrice heureuse.

[La lecture de la Stratégie d’Ender est en cours]

 
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Publié par le 21 octobre 2008 dans lectures

 

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Philosophie de l’énervement

Le titre de ce billet pourrait se poser sous forme de question : « Suis-je élitiste ? »

Je me suis souvent demandée si je ne prenais pas, inconsciemment, les gens de haut.

J’avoue tout de suite que j’ai une posture volontiers très élitiste au niveau du cinéma. Non seulement parce que je suis une fan ultime du cinéaste indie Gus Van Sant, non seulement parce que j’ai vu Dead Man de Jim Jarmusch sans m’endormir, non seulement parce que oui, j’ai aimé toute la filmographie de David Cronenberg, mais aussi parce que je fais partie de l’élite « série B », vous savez, ces geeks qui connaissaient Peter Jackson avant le Seigneur des Anneaux et James Cameron avant Titanic. Et je vais encore plus loin ! J’aime aussi le cinéma français. Et je déteste Luc Besson (et Michael Bay et Joel Schumacher, bref j’aime pas les blockbusters bas du front) Je suis donc un peu une élitiste de merde, qui en plus préfère regarder les films en VO, même les films de super héros.

Mais ça, ça ne me dérange pas, parce qu’il faut bien avouer que les films de Michael Bay et Joel Schumacher sont vraiment nuls, et que c’est bien vu dans certains milieux plutôt geeks de détester Luc Besson. En plus je m’en fous, bizarrement je trouve que l’expérience cinématographique est plutôt un truc personnel que je ne partage pas forcément ou alors avec 2 ou 3 personnes pas plus.

Et puis avouons-le, ça ne me gène pas de regarder un film vraiment nul, genre un feuilleton romano-canadien de l’après-midi ou un bon film de bestioles avec du sang ketchup.

Par contre j’ai beaucoup de mal à lire un mauvais livre, un livre mal écrit, mal foutu ou simplement… mauvais. Je n’arrive même pas (vraiment) à en rire. Je n’arrive pas à en faire des critiques constructives et raisonnées. Je n’arrive pas à m’en détacher assez pour expliquer au mieux mon ennui, au pire ma colère.

C’est extrêmement agaçant parce que je n’ai pas envie qu’on me prenne pour une élitiste, justement. Je n’en suis pas une ! Ma culture littéraire est entièrement à faire, j’ai des trous énormes dans ma bibliothèque, je trouve certains classiques vraiment chiants (je n’ai jamais fini le premier chapitre, voire la première page, d’un Proust ou d’un Asimov), et, sincèrement, je n’ai pas l’impression de lire beaucoup. Je ne me sens pas différente de la majorité du public lecteur, même si, en recomptant, j’arrive à une vingtaine de livres lus par an.

Ne me sentant pas particulièrement élitiste, j’ai envie de montrer aux gens d’autres auteurs, d’autres livres, des choses que j’ai aimées, et d’autres moins. J’ai envie de discuter, mais à chaque fois je me retrouve entre de vrais bibliophiles qui lisent beaucoup plus (et j’ai souvent l’impression, beaucoup mieux) que moi, et le « grand public » (que je suis vraiment loin de juger) qui n’ira jamais voir que mon article sur Fascination et ira soit m’insulter (si, si) soit me dire que j’ai trop attendu du livre et que je suis passée à côté de l’histoire d’amour derrière les (mauvais) mots.

Bon forcément je me retrouve crashée contre le mur infranchissable du monde merveilleux de l’internet qui est « écoute ce que j’ai à dire mais je ne lirais pas ce que toi tu écris ». Je suis certaine que j’aurai beaucoup plus de succès dans des forums spécialisés ou dans un club de lecture, mais ce n’est pas le bibliophile que je veux rencontrer et secouer ! Au bout d’un moment, j’ai le petit espoir que le lecteur de Stephenie Meyer (ou Musso, ou Levy, ou qui que ce soit d’autre) passera ici et regardera autre chose, les autres articles. Et j’ai très souvent envie de lui mettre un bouquin de force entre les mains, parce que bon sang, à douze ans je suis entrée dans le CDI de mon collège et j’ai cru que Victor Hugo faisait partie de l’Ecole des Loisirs ! Et que ça ne m’a posé aucun problème ! (même si j’ai sauté les descriptions) Et bon sang, ce genre d’expérience n’est pas réservé à une petite fille de fonctionnaires qui avaient une bibliothèque ! On ne va pas me faire croire que le « grand public » est incapable de s’intéresser à autre chose qu’aux trucs qu’on lui vend ! C’est une réflexion insultante pour son intelligence et pour la culture (mais évidemment à force de dire à la télé que la culture c’est chiant et bobo, forcément…)

Je refuse de m’enfermer dans une tour de geek, parce que, contrairement au cinéma, la lecture, je veux la partager !

Et je suis très énervée parce que demain j’ai un rendez-vous très important et que ça fait aussi deux semaines que j’ai un très très mauvais blocages au niveau de l’écriture.

 
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Publié par le 16 octobre 2008 dans lectures

 

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Le Sursis – Jean-Pierre Gibrat

Julien devait aller travailler en Allemagne. Au lieu de ça, il a sauté du train, est revenu dans son village de l’Aveyron et vit depuis caché, pris pour mort, sous les toits d’une école dont l’instituteur communiste a été arrêté. De son point de vue en hauteur, Julien observe : le laïc et le curé, le retour de soldats, les miliciens, et Cécile, qui travaille juste en bas.

J’ai quelques a priori sur la BD franco-belge, et sur la façon dont les auteurs français (dessinateurs, écrivains, cinéastes) ont de traiter un thème aussi usé que l’Occupation. J’ai pourtant dévoré littéralement les deux volumes du Sursis, tremblant presque de rage en voyant que non, l’histoire n’irait jamais au-delà du second volume.
Il faut souligner bien sûr, en premier lieu, le dessin de Jean-Pierre Gibrat, magnifique, très maîtrisé, réaliste tout en étant extrêmement doux. Il y a quelque chose de suranné chez lui qui est extrêmement agréable.
Mais la qualité première du Sursis reste son histoire, et la façon dont l’auteur a de construire ses personnages. Julien est une réussite : ce n’est pas parce qu’il est caché dans son pigeonnier qu’il va se mettre à résister, à agir. Non, lui il ne pense qu’avec son coeur, et son coeur est très égoïste. Il passe entre les évènements avec une mollesse qui pourrait énerver, mais qui colle très bien au personnage et reflète aussi une bonne partie de ce que faisait la population française à ce moment-là, où tout le monde n’était pas soit résistant, soit collabo. Cela rend Julien très humain, avec ses amours, ses jalousies, ses maladresses et son humour. Car cette histoire est aussi drôle, ce qui n’est pas du luxe non plus avec un tel sujet.

Voilà, encore une réussite. Et je m’en vais emprunter quelques autres oeuvres de l’auteur de ce pas.
Merci à Marie pour cette découverte.

 
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Publié par le 3 octobre 2008 dans lectures

 

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L’évaporée – texte inédit

Oh My God ! Un texte inédit qui n’a jamais été publié ni sur livejournal, ni sur fictionpress, ni nulle part ailleurs, et qui entre, par la grande porte, sur le blog de l’Antre-Lire, juste comme ça, parce que la gentille Macada avait trouvé cet exercice d’écriture joli, au moment où je l’avais posté sur le forum des grenouilles.
Inutile de dire que cela m’a fait grand plaisir, d’autant que ce texte était totalement gratuit (c’est-à-dire écrit pour le pur plaisir de l’exercice stylistique)

Donc cliquez, cliquez, et lisez, et remerciez Macada en laissant quelques commentaires et en visitant son joli site ! 🙂

 
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Publié par le 2 octobre 2008 dans écriture

 

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