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Archives Mensuelles: février 2009

Petite Note

Pour des raisons de grosse prise de tête mâtinée de très mauvaises nuits, d’un régime alimentaire aléatoire et d’une tonne de boulot de jour, il n’y a pas eu de semaine cinéma cette semaine. Il n’y en aura sans doute pas non plus lundi prochain, comme il n’y aura pas de notes de lectures vu que je n’arrive pas à lire, pas de notes métaphysiques parce que quand j’écris j’ai autre chose à faire, et finalement pas grand chose sur ce blog. On reviendra peut-être la semaine prochaine. Peut-être.
En attendant j’ai enfin ma saison 1 de The Wire à remater, j’ai reçu un livre gratuit au boulot (une collègue qui avait trouvé Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme, de Cormac McCarthy à 1€ aux Puces et qui ne l’a pas aimé), ma maison a enfin grandi dans Animal Crossing et donc je ne suis pas encore en plein désert culturel. Juste besoin de décrocher un peu.

 
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Publié par le 18 février 2009 dans blog

 

Le vrai fan

Il y a quelques jours, au cinéma (juste avant de découvrir le film de vampires de l’année), je découvre la bande-annonce en VOST de Watchmen, prochaine adaptation de comics à débarquer chez nous prochainement. La BA me donne des frissons, je me dis que ça pardonnera mon visionnage de The Spirit (aka Le Nanar de l’Année), et vivement le mois prochain !

De retour à la maison, je vais aller surfer sur mon forum de ciné préféré.

Et là, c’est le drame. Le topic Watchmen est une suite de litanies colériques et déçues sur l’adaptation non encore sortie (et donc non encore visionnées par 90% des intervenants) car « Il y a plein d’erreurs dans l’adaptation et tout n’est que trahison »

Prudemment je me retire du topic, n’ayant pas envie du tout de subir une flagellation publique pour avoir aimé une BA comme une sale noob que je suis.

Mais ce petit évènement, associé à un article (et à plein de commentaires dessus) sur le phénomène geek, me fait revenir sur un sujet dont j’avais déjà plus ou moins parlé ici : l’élitisme du fan.

Comme quand vous serez forcément en faute si vous aimez le film des Watchmen alors que vous n’avez jamais ouvert le comics (c’est pas ma faute, depuis qu’il est à la médiathèque il est tout le temps emprunté !)

Comme quand vous êtes fan de Doctor Who (j’en suis j’en suis !) et qu’un jour, au hasard d’un forum (toujours) ou d’une communauté, vous tombez sur un fan hardcore, le plus souvent anglais, qui vous regarde de haut parce que vous n’avez jamais regardé la série classique et ses 1001 saisons.

Comme quand vous avez découvert et aimé Star Wars avec la nouvelle trilogie et que des amis plus âgés que vous vous disent que la série de 77-81 est la seule pure et la nouvelle une sombre merde (je bats ma cutie, je faisais partie des « puristes », comme quoi l’élitisme fan est totalement réversible)

Une personne qui se déclare « vrai fan » de quoique ce soit est un sale élitiste. Certes, mais je pense aussi qu’il a aussi peur de perdre sa spécificité, son individualité de fan si Sa culture est distribuée au bas peuple. Je pense aussi qu’il fait preuve d’un grand infantilisme (« C’est Mon jouet ! Et j’y joue Mieux que Toi ! ») Je pense enfin qu’il pourrit la définition de fan. Déjà qu’à la télé un fan est une gamine de quatorze ans qui crie ou un trentenaire fan de métal aux cheveux gras…

Pourtant il serait si facile de redorer le blason du Vrai Fan.

Au lieu de décréter qu’une adaptation ciné est une sombre merde, aller vers le gentil noob de son entourage et lui mettre le comics original entre les mains, non en lui disant que « Telle est la Vraie Voie » mais en lui disant que s’il a kiffé le film, il surkiffera le bouquin. Si. Si. Et je suis sûre que ça peut marcher, ne partons pas du postulat que le grand public est une masse analphabète dont la culture BD se limite aux Blondes. Tel n’est pas le cas (même si les pourcentages joueront contre moi, il y aura toujours 1% de gens qui ne demanderont qu’à aller plus loin, et 1% c’est vraiment un minimum)

Un vrai fan, le gentil et le non infantile, vous mettra toujours entre les mains son objet d’admiration, un une vingtaine de Pratchett (merci), un vieux film chinois vraiment chinois qui n’a rien à voir avec Les Couteaux qui ont des ailes (merci), une série tout en japonais en vous donnant un résumé oral de l’histoire de chaque volume en prenant vachement de son temps en plus (merci), un CD ou sa compile en mp3 d’un truc que vous connaissez pas mais qui est vachement bien quand même (merci) Et en plus, le vrai fan sera heureux si vous aimez, et, si vous ne devenez pas aussi fan que lui, il aura quand même la satisfaction d’avoir partagé un peu de sa passion.

Rien à voir avec l’élitisme donc.

Qui finalement court beaucoup plus les rues sur cet outil infantilisant (j’aime ce mot) qu’est internet que dans la vie réelle (où j’ai aussi rencontré de Vrais Fans Chiants mais beaucoup mois souvent quand même)

 
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Publié par le 15 février 2009 dans blog, cinema, lectures, vie

 

Avant d’aller dormir chez vous, Antoine de Maximy

Présentation de l’éditeur
Antoine de Maximy possède plusieurs casquettes et une chemise rouge. De tout cela, il a fait une vie d’aventures et d’évasion. Le grand public l’a découvert avec une émission de télévision, J’irai dormir chez vous, et récemment au cinéma avec une échappée, drôle et émouvante, J’irai dormir à Hollywood.  » Quand rien n’est prévu, tout est possible…  » Telle est la devise d’Antoine de Maximy. II a pris sa vie pour un ballon avec lequel on joue sur une aire de jeux sans frontières. Il a tourné son existence vers les autres, que ce soit pour les raconter ou les rencontrer, avec ou sans caméra. Sa route personnelle est faite d’aventures, physiques ou humaines. Ingénieur du son, cameraman, présentateur télé, réalisateur. Il a été reporter de guerre ; a plongé en sous-marin au fond du Pacifique, dormi à la cime des arbres en Amazonie ou dans les fumées d’un volcan en Afrique ; exploré la calotte glaciaire du Groenland, les tépuis du Vénézuéla ou les coulisses du métro parisien ; filmé les bipèdes que nous sommes mais aussi nos cousins les singes. Sans frontières, sans limites, mais toujours en respectant l’autre, il a eu envie de tout voir. Et aujourd’hui, il réussit la plus périlleuse des missions : se raconter. On ne devient pas globe-squatter par hasard. Pour comprendre ce qui guide ses pas, de son enfance à J’irai dormir à Hollywood, il nous ouvre les pages de son carnet de vie !

Objet publicitaire, mercantile, destiné à assouvir la soif de fans du personnage, l’objet en lui-même me laissait assez perplexe. Après la série télé, après le film, voici le livre ! A quand la chemise rouge ?
Force est de constater que la construction de cette mini-autobiographie n’a absolument aucune originalité : chapitrage chronologique (enfance, formation, reportage, la série, le film), photos documentaires (de l’enfance, des reportages, de la série), et un petit annexe n’ayant d’intérêt que pour les fans (et les amateurs de listes) Sans oublier une écriture hyper basique, sans fioriture et allant droit au but.
Mais voilà, Antoine de Maximy n’est pas un ancien footballeur, ni un présentateur télé, ni une starlette issue de la real TV. Il s’agit d’un personnage original, étonnamment sincère et au parcours plutôt original. Et son moto a tout pour plaire : à partir du moment où tu veux quelque chose, essaie de le faire. Au pire, cela te fera toujours une expérience, et tu n’auras aucun regret.
Alors suivre le parcours de ce baroudeur hors norme devient proprement passionnant, des ruines de Beyrouth aux cimes des forêts vierges, et jusqu’aux réserves indiennes (et quelques scènes coupées du film… ce qui donne encore plus envie d’acheter le DVD… hm, oui ce livre peut aussi être une bonne forme de publicité)
Alors mitigée, oui, par le but très flou d’un tel ouvrage. Mais charmée aussi, par un homme qu’on aime à regarder faire l’imbécile dans tous les pays du monde avec un philosophie volontiers optimiste mais jamais « Bisounours » comme j’ai pu le lire dans certaines critiques.
Livre lu en quelques heures, le temps de se réchauffer pendant un dimanche des plus pluvieux.

 
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Publié par le 10 février 2009 dans lectures

 

Semaine cinéma #6

Un week-end joliment cinématographique cette semaine…

14. L’Etrange Histoire de Benjamin Button, David Fincher.

Un film magnifique, qui m’aura fait pleurer en deux scènes au début (l’hôpital m’a furieusement et douloureusement rappelé une expérience personnelle, et l’histoire de l’horloger), et à la fin, pour m’émerveiller pendant tout le reste. Au contraire de beaucoup, je n’ai absolument pas vu le temps passer (un comble pour un film qui parle du temps qui passe ^^), au point d’être étonnée de l’heure tardive en sortant de la salle. Brad Pitt est tout en intériorisation, et les trois actrices sont magistrales. Et puis, bon sang, utiliser aussi bien les effets spéciaux pour une histoire sans aliens et sans robots, quelle claque !

15. Morse, Tomas Alfredson.

Maintenant que j’ai évacué toute la frustration d’une séance ciné gâchée, le film ! Mon dieu, je pense que si Gus Van Sant (un réalisateur que j’admire profondément) décidait un jour de faire un film de vampires, il n’en ferait pas un différent. La Suède en plein hiver, les années 80, un garçon de douze ans que les brutalités de ses camarades de classe mène peu à peu au point de non retour et au désir de vengeance violente (dans des scènes où, imitant De Niro, il glace le sang du spectateur) Mais le petit Oskar va être sauvé par son/sa nouveau/elle voisin/e, vampire qui a douze ans depuis très longtemps. Le blondinet diaphane et la brunette vont se lier d’une amitié étrange où les différences (vampire/humain, relation garçon/fille ou garçon/garçon, puisqu’on n’est jamais très sûr du genre d’Eli) sont abolies, au milieu d »adultes paumés et fantômatiques. Si sur une scène, le réalisateur a pu faire des choix un peu maladroits, le film reste d’une maîtrise et d’une retenue rare, et d’une sensibilité merveilleuse, très très loin des bluettes vampiriques du mois de janvier.
Précision par rapport au titre. L’original était « Laisse entrer le bon », qui reprend un fait issu de la légende stokerienne où un vampire ne peut rentrer chez une personne que si on l’y invite. Le titre prend tout son sens dans deux scènes du film, qui construisent la relation de confiance s’établissant entre les deux héros. « Morse » ne concerne pas du tout l’animal marin, mais le moyen qu’a trouvé Oskar pour communiquer avec Eli, à travers les murs de leurs appartements respectifs. Un beau titre quand on a vu le film, mais sans doute très nébuleux pour quelqu’un qui ne l’a pas encore vu ^^
Pour l’instant mon petit préféré de 2009, même s’il n’est pas parfait.

 
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Publié par le 9 février 2009 dans cinema

 

Le public et moi

Ce soir, une expérience assez désagréable m’a donné envie de parler des multiples façons d’éviter des mauvaises rencontres au cinéma. Car, au cinéma, il y a quatre genre de public à éviter comme la peste (parce qu’on est des sales élitistes, c’est bien connu)

1. Les enfants.
Dernière mauvaise expérience : Ratatouilles, où un sale mioche donne des coups de pieds dans mon fauteuil. Le père ne dit mot. J’ai ma fierté, je ne bouge pas de ma place, je dis même au sale môme (et au papa) ce que j’en pense, mais, heureusement, un mini-clip Disney en début de film incite les jeunes à ne pas manger bruyamment, à ne pas parler trop fort et… à ne pas donner des coups de pieds ! Sauvée !
Solution : Eviter le mercredi et le samedi, voir en VO, aller à la séance de 22h, pour tous les films « pour enfants » (soit les Pixar, qui sont les seuls films pour enfants que je vais encore voir)

2. Les petites vieilles.
Dernière mauvaise expérience : il y a très longtemps.
Solution : Ah, le son Dolby Surround des salles multiplexes volume 10 ! Non seulement les petites vieilles qui commentent le film en même temps les évitent, mais quand elles osent, on ne les entend plus !

3. Les jeunes (et pas que les wesh je déteste cette expression, je parle de TOUS les lycéens boutonneux en général)
Dernière mauvaise expérience : bizarrement, ce ne fut pas un portable pas étaint, mais la douce odeur de l’herbe en pleine séance d’Harry Potter. Problème réglé par la sécurité.
Solution : Les films en VO, et sinon n’aller au ciné que le lundi et le jeudi.

4. Les jeans slim/franges
Dernière mauvaise expérience : ce soir.
Solution : Eviter tous les films un peu branchés du moment critiqués dans Télérama, mais là, c’est trop pour moi. La prochaine fois c’est DVD d’import albanais direct !

L’histoire :
Ce soir je vais aller voir un film suédois en VOSTF, qui a reçu une bonne critique dans Télérama (et je suppose dans les Inrocks ou autre), dans la salle d’art et essai de ma ville (faut pas rêver, c’est pas le multiplexe qui allait le passer)
Forcément je savais qu’à partir de là, j’allais avoir des bobos en tout genre dans la salle : des bourgeois un peu de gauche ou un peu de droite vieux, et des bobos jeunes, genre étudiants en socio / lettres / je sais pas quoi, bref un groupe de filles super trop tooooooooooop et intelligente avec trois mecs accrochés à leurs basques pour faire genre (déjà on sent que je ne les aime pas spécialement)
Fin du film, la critique d’une des filles, qui suit un rire assez gras et moche : « Ah mais c’est pas du tout réaliste, ça n’apporte rien que la gamine soit un vampire, ça change pas l’histoire… » Etc, après je suis sortie. Le film a été en lui-même parsemé de divers rires.
Bon, soyons claires ma fille. Que tu ailles voir un film suédois en VOSTF qui a reçu une bonne critique dans Télérama pour te la pêter un peu parce que ce serait une atteinte à ton intelligente d’aller voir Brad Pitt à la place, ok. Mais renseigne-toi AVANT !
Morse est un film suédois expérimental et réaliste, oui. Mais c’est surtout un film de vampires ! Primé, mais sans doute ne le savais-tu pas, par le Grand Prix de Gerardmer 2009 pas plus tard que ce week-end ! C’est un putain de ilm de genre avec du sang, des symboles à profusion, des tripes à l’air et des têtes qui volent ! Et Ce N’Est Pas Drôle !

Arf.
Voilà.
J’aime pas les gens qui vont voir un film sans se renseigner avant et qui, par voix de conséquence, me gâche mon film (je suis égoïste si je veux)

Et Morse c’était très bien (d’ailleurs Brad Pitt aussi, j’en reparlerai demain)

Ca fait du bien un post assassin et complètement hypocrite et intolérant de temps en temps ^^;

 
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Publié par le 8 février 2009 dans cinema

 

Un goût de rouille et d’os, Craig Davidson.

Il est des auteurs autour desquels on tourne sans cesse, sans vraiment oser les rencontrer. Parce qu’ils sont un peu intimidants, parce qu’on a peur d’être déçue. Parce que, surtout, on se sent très fille face à des écrivains symboles de la « mâlitude » des fins de millénaires. C’est jôliment dit sans doute (ou pas), mais c’est exactement le sentiment que j’ai face à Bret Easton Ellis et Chuck Palahniuk.
Depuis mes dix-sept ans, année où je suis allée voir mon premier vrai film d’adultes au cinéma, toute seule en plus (Fight Club, interdit au moins de seize ans… non mais pour une fille gentille et discrète, ça tenait presque de l’exploit hein) j’hésite. Lire, ne pas lire.
Et un jour je trouve ce livre-là sur l’étal d’un libraire, j’aime le titre, j’aime la couverture, j’aime que ce soit un recueil de nouvelles (forme littéraire dont je suis très fan), et il paraît que cet homme là fait « dans le style de », ou du moins qu’il est du même mouvement que les deux cités plus haut. Alors hop, dans mon cabas, et deux semaines plus tard (parce que je lis peu en ce moment) le livre est achevé.

Présentation de l’éditeur
Un goût de rouille et d’os, c’est L’amère saveur du sang dans la bouche. Quand Eddie se fracture les os des mains, sa carrière de boxeur semble finie. Hanté par un dramatique accident dont il se sent responsable, il se lance dans les combats clandestins pour racheter sa faute… Un personnage parmi d’autres, brisés par La vie, inoubliables de justesse, qui composent ce magnifique recueil.

Craig Davidson a tout pour bien énerver, mais d’abord, il est né en 1977. Une excellente année je dois dire, mais trouver face à soit un monsieur qui a le même âge que soi et qui a déjà sa petite carrière, c’est énervant. C’est comme ça, un sentiment naturel.
S’il avait été mauvais écrivain, s’il avait eu des sujets bateaux, des personnages grossièrement dessinés, bref, s’il avait eu les caractéristiques qui me font immédiatement refermer un livre, alors je n’aurais pas hésité à déverser fiel et méchancetés. Mais voilà, dans les huit textes présentés ici, un seul me paraît tout juste moyen (Friction, sur un sex addict, dont je trouve le propos assez peu intéressant et la fin très bof) Les sept autres nouvelles sont des perles magnifiques, des joyaux magistraux. L’écriture de Craig Davidson ferait pleurer n’importe quel apprenti écrivaillon, dans son sens du détail, le caractère à la fois rustre, violent, mâle, et hyper sensible de ses personnages. S’il s’attache à décrire une population moyenne, il ne le fait avec aucun misérabilisme, sans aucune caricatutre. Aucune raison de souligner des caractères quand on arrive déjà si bien à les dessiner. Du boxeur au père trop aimant, de l’éleveur de chiens au magicien en manque de père, ces hommes sont touchants et profondément humains. Les femmes sont traitées avec autant d’égard, jamais cruches, jamais bimbos, jamais là juste pour décorer.
C’est parfait.

Et du coup j’ai emprunté un Bret et un chuck à la bibliothèque, au hasard comme ça, juste pour voir.

 
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Publié par le 6 février 2009 dans lectures

 

Kaboul Disco, tome 2, Nicolas Wild

Ou Comment je ne suis pas devenu opiomane en Afghanistan.

Enfin ! Enfin le volume 2 des aventures d’un illustrateur en Afghanistan est entre mes mains !
Résumé de l’épisode précédent : Nicolas Wild, jeune illustrateur sans le sou et sans inspiration, répond à une petite annonce qui va le voir catapulté dans une boîte de communication à Kaboul, à peine débarrassée (? vraiment?) des Talibans. Là il va travailler à expliquer la nouvelle constitution afghane en images, pour une population largement analphabète. La vie des expats en pays en guerre, à la fois complètement décalée, joyeuse et déprimante, s’associait avec une découverte légère mais sans trop d’illusion d’un pays, une période pendant laquelle l’auteur a opposé à ses désillusions (ou à celles du lecteur) un humour bienvenu.
Ici, après un court retour au pays (une parenthèse délicieuse devant la cathédrale de Strasbourg, très parlante pour quelqu’un qui y habite depuis plus de trente ans maintenant ^^), Nicolas Wild retourne en Afghanistan, en 2005, et participe à la grande campagne du « L’opium, c’est mal » Objectif généreux, réalité déprimante, on participe également, une nouvelle fois, à la vie de ses expats qui ressemblerait à une version sous tension de l’Auberge espagnole. A ces vignettes souvent drôles, mais qui quelques fois font monter la larme à l’oeil, s’ajoutent quelques péripéties qui prennent le lecteur par surprise, notamment ces révoltes en plein Kaboul, forçant les Occidentaux à fuir.

Cette bande-dessinée n’a vraiment, vraiment pas le succès et la reconnaissance qu’elle mérite, alors, à mon humble niveau, je ne peux que dire une seule chose : LISEZ-LA !

 
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Publié par le 4 février 2009 dans lectures

 

Semaine cinéma #5

Toute petite semaine, uniquement sauvée par un film vu par hasad à la télé hier soir.

13. Embrassez qui vous voudrez, Michel Blanc.

Plusieurs couples se croisent et se déchirent pendant les vacances, sur fond de jalousie, de fatigue et de passion. Oui dis comme ça, ça n’a pas l’air folichon, mais c’est Michel Blanc qui est derrière la caméra, et Charlotte Rampling devant, donc j’ai passé un bon moment.

 
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Publié par le 2 février 2009 dans cinema

 

Explications…

Faire ma pute, ou comment trois mots ont été un peu mal compris.
Je pourrais arguer qu’en fait, j’utilisais le vocabulaire de la Banlieue, et qu’en fait, quand je disais « faire ma pute pour arriver à me faire éditer », ça voulait dire que j’étais prête à devenir asociale et égoïste pour bosser et arriver à mes fins. Mais ce serait malhonnête, en plus d’être complètement faux.
Donc faire ma pute, c’est à dire séduire et me laisser faire par des décideurs hauts placés, qui ont le doigt sur les cordons de la bourse et, plus prosaïquement, sur les contrats d’édition. Obéir à une politique éditoriale quitte à trahir mon oeuvre. Ok.
Sauf que non.
Retour en arrière, des années en arrière, surtout à partir du moment où j’ai commencé à bosser.
Je suis quelqu’un de plutôt effacé, de discret et pas vraiment charismatique au premier abord. D’ailleurs certains de mes anciens patrons l’avaient bien compris, et ce n’est que mon éternelle naïveté et mon énorme propension à avoir la tête ailleurs qui m’ont sauvée de la réalisation que je me faisais totalement marcher dessus.
A un moment donné, je me suis quand même rendue compte que ça ne marcherait pas longtemps comme ça. Pourtant, je ne me suis jamais sentie capable d’aller devant quelqu’un (la plupart du temps un supérieur) et de lui dire de but en blanc que ma méthode c’est celle-là et que je suis assez grande pour me débrouiller toute seule. Non, en fait je préfère faire mes premières semaines de contrat en versant une triple dose de diplomatie dans mon café du matin, avant de me forger moi-même, un peu sournoisement, mon espace d’indépendance.
Pendant ce temps d’inertie où je dis oui et d’accord à quasiment tout, j’observe et je séduis. Je suis d’un naturel aimable, et ce n’est pas très difficile. Après, tout devient plus facile. Même si je ronge mon frein en travaillant d’une manière que je juge ringarde ou inefficace ou carrément débile, ce n’est pas grave, parce que je sais qu’à partir du moment où j’aurai prouvé que je sais parfaitement faire ce que je fais, ça ira mieux : soit le big boss me laisse mon indépendance, soit je la prend toute seule, parce que je suis sûre de moi, et que rien ne peut alors me faire croire le contraire.
Et tout devient plus facile.
Alors pourquoi cette méthode ne marcherait pas pour la publication ?
Qui a-t-il de mal à refourguer aux éditeurs un sujet à la mode et très ciblé si cela pourra me permettre ensuite de publier MON roman post-apocalyptique à la narration destructurée (que j’ai vraiment écrit en plus, mais j’y reviendrai quand je parlerai de La Route) ?
Qui a-t-il de mal à faire la pute si cela fait partie du plan beaucoup plus sournois / efficace d’avoir au moins quelques lecteurs attentifs et « puissants » ?
Alors à partir de là il y a les gens qui aiment bien ce que j’écris, et qui comprendront peut-être ma légère mégalomanie, et ceux qui n’aiment pas, ou qui n’ont jamais lu, et qui penseront que j’ai une tête trop grosse pour passer les portes et que je proute un peu trop haut pour mon misérable niveau.
Je ne compte pas publier un seul livre. Je ne vais pas mettre tout mon coeur, toute mon honnêteté intellectuelle, toute mon intégrité dans une seule histoire. Alors le sacrifice diplomate et consensuel ne me paraît pas si horrible.

Voilà, c’était ça que je voulais dire en utilisant l’expression « faire ma pute ».
Et j’espère que cette fois-ci c’était assez clair. Sinon je laisse tomber ^^

 
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Publié par le 1 février 2009 dans écriture