Histoire de bien commencer 2011, voici une review en avance d’un bouquin qui sortira dans deux mois. Grâce à Nadia et à son éditeur, j’ai reçu il y a quelques semaines l’épreuve non corrigée du premier volume des Fedeylins : Les rives du monde.
En guise d’avertissement, je dirai simplement que j’ai lu cette histoire sans arrière-pensée aucune, avec le moins d’a priori possible, et que ma critique est sincère. Il existera toujours des personnes pour penser que j’étais vendue avant même de lire les premières lignes, mais il n’en est rien (et les tristes sires, de toute façon, on ne peut pas les faire changer d’avis facilement)
Sur ce, qu’est-ce que sont les Fedeylins ?
Présentation de l’éditeur :
Comme tous les fedeylins, petits êtres ailés vivant au bord d’une mare qui constitue leur monde, Cahyl éclot sur un nénuphar. Comme tous les fedeylins, il doit braver la noyade et de dangereux poissons avant d’atteindre le rivage. Comme tous les survivants de cette première épreuve, Cahyl se présente devant les Pères Fondateurs, avide de connaître la caste choisie pour lui et l’avenir tout tracé qui l ‘attend.
Mais Cahyl est différent : il lui manque la marque qui le lierait à son destin. Son existence même fait trembler les bases de sa société et cela, tout le monde n’est pas prêt à l’accepter.
Ce n’est pas parce qu’on est un être de quelques centimètres de haut, qu’on a des petites ailes transparentes et qu’on vit sur les bords d’une mare que l’on ne vit pas de très grandes aventures. Et même si Fedeylins est d’abord un livre jeunesse, il fait preuve d’une profondeur et d’un goût de l’aventure surprenant pour une histoire de fées (je ne suis pas spécialement fan des fées, surtout depuis que j’ai plus de huit ans) Les rives du monde est un roman initiatique dans le meilleur sens du terme, qui explore des thèmes aussi variés que la différence, la filiation, la quête d’identité, tout en décrivant une société de caste et en survie constante (pas de princes et de princesses, pas de trésors, mais des générations dont plus du tiers n’atteindront jamais l’âge adulte)
L’auteur a donné vie à des personnages complexes, très humains et en constante évolution. Si j’ai mes réticences face à un des personnages féminins, que je trouve relativement plat (et auquel j’ai constamment envie de filer des baffes), les autres, Cahyl en tête, mais aussi sa mère, ses maîtres et ses compagnons, révèlent des infractuosités, des questionnements, des actions que l’on n’imaginait peut-être pas dans des corps de quelques centimètres de haut.
En terme d’écriture, Nadia Coste a su trouver le parfait équilibre entre l’action et la description de son monde, en particulier de la société des fedeylins. Le lecteur s’y sens à l’aise immédiatement, et, même si au départ peut se perdre dans un milieu étranger, garde le souffle court devant certaines scènes d’action. A ce titre, le premier chapitre, sur la naissance de Cahyl, est absolument magistral.
La mort plane également sur tout le récit, sans que jamais cela ne soit traité de façon mélodramatique. Parce qu’on voit pas les yeux de Cahyl et qu’il sait que, de toute façon, une vie peut s’achever en une seule seconde (et un seul coup de bec d’oiseau… ou de poignard de crapaud), l’insistance est inutile… et le récit d’autant plus efficace.
Le premier volume des Fedeylins, hors de toute considération extérieure, est un véritable coup de coeur, une réconciliation avec un thème souvent limité à des histoires de petites filles nées dans des roses, et une magnifique invitation à lire la suite (vivement qu’elle sorte d’ailleurs)
A signaler tout de même que Fedeylins est le premier livre ayant reçu l’estampille CoCyclics à être publié, le premier d’une série (il va falloir suivre de près cette année 2011)
Je ne manquerai de toute façon pas de vous en reparler dans deux mois 🙂