Aucun travail de fait depuis mon retour de vacances, et pas grand chose d’accompli pendant, je crois que j’ai du mal à me remettre à l’heure « boulot ». Le fait de rester chez moi et de savoir que nous sommes au mois d’août (malgré le temps…) ne doit pas aider.
Ceci dit j’ai pu dévorer les trois premiers volumes de la Tour Sombre de Stephen King, et je n’en reviens toujours pas de ne pas avoir lu cette série plutôt.
Roland, un pistolero que l’on prendrait volontiers pour l’héritier de l’homme sans nom de Sergio Leone, traverse le désert à la poursuite de l’Homme en noir. Dans un décor de western dans ce qu’il a de plus pauvre et crade, le pistolero marche, rien ne semblant pouvoir arrêter sa quête.
A la lecture des premiers chapitres de la Tour Sombre, on pourrait penser être dans un pur western aux relents de chamanisme (la drogue et les « signes » prennent une place assez importante dans au moins la première partie de ce volume) Pourtant quelques indices, très minces, tendent à montrer que non, il ne s’agit pas (que) de ça : les rares flash back de Roland se situant dans un passé médiéval, à la limite de la fantasy, les constantes indications d’une fin de monde lente mais également apocalyptique… Ce sentiment d’autre chose est confirmé au milieu du volume, lorsque le pistolero trouve son premier compagnon, plongeant le lecteur à la fois dans des abîmes de perplexité et dans un monde totalement indéfinissable, et donc imprévisible.
Le premier volume de La Tour Sombre est un voyage lent, presque lourd, avec quelques étincelles d’action ultra violente. C’est une entrée en matière. Les deux volumes suivants apportent leur lot d’interrogations et de personnages (toute quête « fantaisiste » se fait en groupe), avec sans doute plus d’action, mais aucun n’apporte de réponse, ne serait-ce quand à la nature de cette série: fantastique, fantasy, science-fiction, anticipation ? A la fois et rien de tout cela, la Tour Sombre est une histoire surtout fascinante dans sa complexité et son imprévisibilité : impossible de savoir comment l’histoire va continuer d’un chapitre à l’autre.
Comme à son habitude, l’écriture de Stephen King est fluide et claire. Aucun effet de style ne vient couper l’action, et les personnages, tout en étant extrêmement définis (que ça soit la figure iconesque du pistolero ou les caractères de ses compagnons), sont très attachants et humains.
Je pense que même si le septième et dernier volume de la Tour Sombre ne répond pas à mes attentes (ce dont je doute, j’ai rarement été déçue par les fin de ses bouquins), j’aurai vécu une des meilleurs expériences littéraires de ces dernières années. La Tour Sombre est un livre indispensable…