Un jour, le câble a débarqué chez nous, dans la campagne alsacienne. J’étais juste lycéenne et je ne comprenais pas l’anglais. Ma musique obéissait à un quatuor inébranlable : Goldman / Gall / Farmer / Jackson. Alors en ce tout début des années 90, j’ai rencontré une Islandaise, des Anglais bizarres et des Américains dépressifs en chemises de bûcherons. Et puis aussi quelques pros de la fusion, torses nus et flow survitaminés.
Et au-dessus de tout ça, dans ce magma où on bouffait de tout, tout le temps, il y avait ces paroles légères et lourdes, douloureuses mais optimistes, que je ne comprenais pas tout à fait mais qui me touchaient tellement.
Est-ce que hier a marqué la fin de mon adolescence ? Définitivement ?
Je ne pense pas, mais il y a quelque chose de définitif, quand même, dans cette séparation-là. Un divorce déjà entamé il y a quelques années, un veuvage léger, qui vous fait peut-être passer du côté de ceux qui écoutaient la musique « d’avant » et ne trouvent plus l’émotion première dans des groupes et artistes encore actifs.
J’ai rêvé de vous voir en concert, cela ne sera plus possible.
Je rêve de nager, la nuit, seule, à profiter du silence et de l’obscurité et du plaisir primal des sens grâce à vous.
Je projette d’entrer un jour dans Los Angeles avec Imitation of Life à fond dans la voiture, juste comme ça, parce que c’est à ça que je pense en l’écoutant.
Je veux vous remercier pour les sourires de Stand et les nuits assassines adolescentes de Everybody Hurts et Drive.
Je veux vous dire à quel point vous avez marqué ma vie, bien que mes mots ressemblent sans doute à ceux de milliers d’autres fans.
Alors juste : merci.
Look up, what do you see ?
All of you and all of me
Fluorescent and starry
Some of them, they surprise
The bus ride, I went to write this, 4:00 a.m.
This letter
Fields of poppies, little pearls
All the boys and all the girls sweet-toothed
Each and every one a little scary
I said your name
I wore it like a badge of teenage film stars
Hash bars, cherry mash and tinfoil tiaras
Dreaming of Maria Callas
Whoever she is
This fame thing, I don’t get it
I wrap my hand in plastic to try to look through it
Maybelline eyes and girl-as-boy moves
I can take you far
This star thing, I don’t get it
I’ll take you over, there
I’ll take you over, there
Aluminum, tastes like fear
Adrenaline, it pulls us near
I’ll take you over
It tastes like fear, there
I’ll take you over
Will you live to 83?
Will you ever welcome me?
Will you show me something that nobody else has seen ?
Smoke it, drink
Here comes the flood
Anything to thin the blood
These corrosives do their magic slowly and sweet
Phone, eat it, drink
Just another chink
Cuts and dents, they catch the light
Aluminum, the weakest link
I don’t want to disappoint you
I’m not here to anoint you
I would lick your feet
But is that sickest move?
I wear my own crown and sadness and sorrow
And who’d have thought tomorrow could be so strange ?
My loss, and here we go again