J’ai du visiter deux ou trois salons du livre de toute ma vie mais, malgré mon peu d’expérience, je pense avoir participé hier à l’un des plus grands (non en taille, mais en qualité)
La ville vosgienne d’Epinal organise en effet depuis 2002 un festival des mondes imaginaires, Imaginales. Principalement tourné vers la fantasy et le roman historique, le salon n’en accueille pas moins aussi science-fiction, anticipation, fantastique et thriller à bras ouverts et ce, pendant quatre jours (avec, pour certains auteurs invités, des passages supplémentaires à Paris, Nancy et Strasbourg)
Le premier point positif des Imaginales est son emplacement : située au milieu des Vosges, à trois heures de train de Strasbourg (la moitié en voiture), Epinal est une ville accueillante, à taille humaine et visiblement très active sur le plan culturel. Le site des Imaginales tient en trois chapiteaux, mais toute la ville participe, avec des concerts, des ateliers d’artistes et même le cinéma de la ville, qui pour la peine a gardé à l’affiche des films comme [Rec] et L’Orphelinat, à côté d’Indiana Jones et consors : amis cinéphiles, bienvenus !
Ensuite les Imaginales se décomposent en plusieurs évènements soigneusement (et amoureusement) organisés : outre les expositions et le concert de fermeture, les visiteurs peuvent assister à de très nombreuses conférences où interviennent directement des auteurs, ainsi qu’à des déjeuners, également avec les auteurs. Ceux-ci, ainsi qu’un certain nombre de petits éditeurs, quelques fanzines et des illustrateurs (représentés par l’association Art&Fact notamment) sont accessibles et ouverts à la discussion à l’intérieur su chapiteau principal. J’ai ainsi eu la possibilité de discuter avec le jeune représentant de L’Olibrius Céleste, celui un peu plus expérimenté de actusf, et quelques autres. Les auteurs eux-mêmes, expérimentés ou non, étaient d’une gentillesse extrême et détendus.
Le dernier point fort des Imaginales est d’ailleurs sa très impressionnante liste d’invités, où auteurs et illustrateurs sont traités presque à pied d’égalité (en effet les illustrateurs n’ont pas eu autant de conférences que les auteurs, mais ils étaient très bien mis en avant à travers les stands, des expositions et une fresque réalisée sur place) Robin Hobb, Tad Williams (qui sera en conférence à la Fnac de Strasbourg demain, après une séance de dédicace à Bookworm) et Bernard Werber étaient sans doute les invités stars du festival, du moins pour le grand public, mais les Imaginales comptaient environ une centaine d’invités, dont Pierre Bordage, Henri Loevenbruck et beaucoup d’autres.
N’ayant pu être présente que le samedi après-midi, je n’ai pu profiter pleinement de toutes les activités offerte. Nous avions cependant décidé, avec ma chère accompagnatrice, d’assister à une conférence sur les séries télé. Les aléas des programmations et de notre sens de l’organisation ont fait qu’à la place nous avons assisté à une autre conférence sur le roman historique (voire uchronique) intitulée « Histoire récente… (1914-1918, 1939-1945…) Histoires dangeureuses ? »
Ce fut une véritable découverte. La conférence ne durait que 50 minutes, comme toutes les autres, et l’intervenante a tour à tour présenté les travaux de Ayerdhal (écrivain gauchiste très polémique, par lequel d’ailleurs la polémique est venue), Didier Daeninckx (écrivain tout aussi polémiste mais que l’on a moins entendu), Johan Heliot (ancien professeur d’histoire devenu écrivain uchronique, fan de la Commune, de Jules Verne, des ET et de steampunk, dont j’ai acheté un roman) et Roger Martin (passionné des Etats-Unis en général et des problèmes raciaux en particulier, dont l’ouvrage Jusqu’à ce que mort s’ensuive est déjà sur ma table de chevet) La passion visible de l’intervenante et de ses invités a fait de cette conférence un moment privilégié, qui m’a fait regretter d’autant plus la courte durée de ma visite.
Les Imaginales m’ont confortée dans mes choix et ont constitué un formidable bol d’optimisme au milieu de la morosité du monde éditorial et fantastique actuel. L’opération sera donc à renouveler dès l’année prochaine !
edit Autre article, du point de vue de mon accompagnatrice, ici !