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Archives du 4 Mai 2008

Maybe the Moon, Armistead Maupin

Dans ce journal intime, Cadence Roth, 79 centimètres et une trentaine d’années au compteur, raconte son existence d’actrice à Los Angeles. Elle a tenu jadis le rôle titre d’un des plus grands succès d’Hollywood, mais, déguisée en elfe, personne n’a jamais vu son visage. Le rêve de Cady est pourtant d’être une vraie actrice, de montrer son talent au monde, au-delà de sa taille. Mais on se rend très vite compte que Cady n’est qu’une paria au milieu d’autres parias (Renée, sa colocataire, trop idiote pour son beau corps ; Jeff, homosexuel trop engagé ; Niel, pianiste trop noir et trop amoureux d’une naine blanche) Confrontée l’hypocrisie crasse des agents, acteurs, producteurs hollywoodiens, Cady n’a que son énergie à donner pour les combattre. La fin du livre est ainsi particulièrement grinçante et écoeurante ; de quoi haïr à jamais le politiquement correct.

J’ai découvert Armistead Maupin il y a à peine une semaine. J’ai dévoré les deux premiers volumes des Chroniques de San Francisco et, en attendant de trouver le troisième, j’ai emprunté Maybe the Moon.
J’ai suivi avec délectation les aventures de Cady, appréciant la plume sarcastique et réaliste, volontiers cynique à certains moments, que Maupin lui prête. L’auteur se glisse si naturellement dans la peau d’une femme naine (un atout qui me laisse déjà admirative), que l’idendification et l’empathie marchent très bien. La fin n’en est que plus écoeurante (j’ai du mal à trouver un autre mot pour la définir) Loin des quiproquos, de l’aspect volontiers sitcom (dans le bon sens du terme) des Chroniques, loin, dirais-je, de la légèreté des années 70, Maupin nous plonge dans le bonheur de façade des années 80-90, ces années où le politiquement correct est devenu roi.
Maybe the Moon
est un drame, un drame à hauteur de 79 cm, mais bien plus grand que ça.

 
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Publié par le 4 Mai 2008 dans lectures

 

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