Mine de rien, comme ça, j’ai beaucoup hésité avant de faire cet article. D’abord parce qu’il va m’ôter, genre, 85% de mon lectorat, et qu’ensuite le dernier post de critique fait ici n’était déjà pas bien élevé intellectuellement. Donc sachez tout de suite que je ne vais pas m’élancer dans des considérations philosophiques ici, et que la bande dessinée dont je vais parler ne concerne qu’une partie de la population féminine relativement réduite dans la vie vraie de tous les jours. Et en plus, c’est quand même, un peu, dans une certaine mesure, du, euh… c*l.
C’est un peu la honte quand même d’avouer qu’après Berserk dont j’ai parlé il y a quelques temps maintenant, Crimson Spell est ma seconde oeuvre (films, livres, BD confondues) de fantasy préférée. Parce qu’à la base, ce n’est qu’un manga yaoi hard. J’ai profité d’un bon d’achat de mamazone pour me procurer les deux premiers volumes chez l’éditeur américain KittyMedia (non c’est pas encore sorti en France, et comme il ne paraît qu’un volume par an, c’est mal barré pour l’avoir en français)
Ceci dit, passés les deux premiers chapitres qui ne sont que prétextes à de joyeuses parties de jambes en l’air, il y a quand même une histoire là-dessous : le Prince Valdrigr, pour protéger son royaume d’une invasion de démons supérieurs, prend possession d’une épée maudite, qui avait déjà détruit un de ses ancêtres. Il est maintenant maudit, lié par un sortilège maléfique à son arme, et s’exile volontairement, partant à la recherche d’un sorcier assez puissant pour le libérer. Le-dit sorcier, Halvir, grand collectionneur d’objets bizarres, a lui été exilé contre son gré de son pays pour avoir, sans le faire exprès, fait disparaître son école, la bibliothèque magique et le plus grand sorcier existant par un sort de magie ayant mal tourné (il avait 10 ans)
L’histoire suit donc la quête de ces deux personnage. Halvir va combattre son passé et le prince va affronter le monde des démons. Entretemps ils récupèrent un animorphe en forme de lapin kawaii et tuent un dragon. Bon, et comme quand il est inconscient ou, disons, excité par le combat, Val se transforme en démon, Hal trouve un moyen très pratique de le « détendre » (je n’en reviens pas que je suis en train d’écrire ça là, en fait…)
Bon pourquoi parler ici de ce genre de littérature ? Eh bien parce que c’est déjà très beau. Il faut être bien entendu sensible à l’esthétique manga, voire à l’esthétique particulière de certains auteurs de shôjo (on est assez loin des grands yeux et des petites fleurs), mais Ayano Yamane est quand même une sacrée dessinatrice. Si vous n’appréciez pas ses figures longilignes et ses visages très anguleux, il suffit de regarder ses châteaux, ses forêts, ses chevaux, ses chevaux maléfiques et ses dragons *-*
Ensuite la mise en scène est très sympa, très shônen. Ici on ne perd pas son temps dans les pensées existentielles des personnages. C’est plutôt carré, et très dynamique.
Et puis enfin, c’est quand même très drôle (même si j’ai un humour particulier, il faut me croire) L’histoire est là, mais elle est traîtée de façon relativement légère (des fois c’est un peu dommage d’ailleurs), et il y a toujours un gag dans un coin de case qui fonctionne.
Alors voilà, vous avez été trois à lire l’intégralité de cet article, alors, tous les trois, essayez ce manga, ou offrez-le à votre femme, petite copine, soeur, copine, ou que sais-je. C’est quand même une valeur sûre (et puis c’est beaucoup moins traumatisant que l’autre histoire de l’auteur, dont je ne veux pas parler ici)
Je reviendrai la semaine prochaine avec le résumé culturel du mois et les compte-rendu des Utopiales !