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Archives du 10 mars 2009

La Vague, Todd Strasser

Etats-Unis, dans les années 70.
Un jeune professeur d’histoire libéral veut pouvoir répondre à une question posée par ses élèves : « Pourquoi les Allemands n’ont-ils rien fait ? » Se rendant compte que la réponse ne se trouve pas dans ses livres, il décide d’éduquer sa classe à la discipline, la communauté et la force, à la manière d’un jeu de rôle.
Méthode trop efficace, bientôt le jeu dérape et dépasse tout ce qu’il aurait pu imaginer.

Le pitch du livre m’intriguait, je dois bien l’avouer. J’ai lu ce petit livre en une heure. Il ne s’agit pas du tout d’une étude sociologique, mais d’une version romancée de faits réels. Ce n’est pas de la grande littérature, il n’y a pas d’effets de style, pas de patte de l’auteur.
Pourtant La Vague est un livre extrêmement efficace et un compte-rendu psychologique et social parfaitement jouissif d’un point de vue purement scénaristique. Tout est logique, ça coule de source. Le résultat de cette expérience éducative fait froid dans le dos bien sûr, mais je ne suis pas sûre de ne pas avoir aimer ce livre aussi pour la mécanique des évènements qui y est décrite, un peu comme quand je regarde un thriller bien construit et bien huilé.
J’ai bien entendu vu la BA de l’adaptation au cinéma de La Vague, mais elle me semble être trop caricaturale. Déjà transposer l’action en Allemagne me paraît extrêmement maladroit : un des effrois suscités par le livre de Todd Strasser est le fait que tout se passe dans un pays libre (les Etats-Unis) pendant des années très libres elles aussi (fin des années 70) : la conclusion étant que le fascisme peut se lever partout, et pas uniquement dans des pays types marqués par l’Histoire (l’Allemagne donc)
De plus dans la BA, le professeur fait marcher ses élèves au pas, et ceux-ci se mettent à porter un uniforme. Il ne le fait jamais dans le livre, où il se contente juste de quelques conseils de tenue (dos droit, se lever avant de répondre à une question) qui sont finalement des « bonnes manières » (tout écolier s’est déjà vu rabroué plus ou moins gentiment pour lever la main et ne pas s’affaler sur son bureau) bien inoffensives. Il n’y a aucun arrière-goût militariste dans le livre.
En conclusion donc, lisez ce livre à tout prix, et moi, je n’irai pas voir le film !

 
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Publié par le 10 mars 2009 dans lectures