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Archives du 11 mars 2009

Moi et mes personnages…

Une petite réflexion pour changer, qui n’est pas du tout une suite de phrases assénées de façon péremptoire et hissées en vérités absolues. Non pas du tout, il s’agit surtout d’une interrogation que je me suis faite après avoir eu une conversation avec Marie (je vous rassure si vous suivez ce blog en habitué, la plupart du temps on parle de choses totalement futiles hein)

Quand je construis un personnage, je pars la grande majorité du temps d’un fantasme, soit de la femme que j’aimerais être, soit de l’homme que j’aimerais avoir (et, de temps en temps, le contraire) C’est une caractéristique que je pense beaucoup d’auteurs partagent avec moi, à mon avis (je n’ai jamais fait ni lu d’études sociologiques sur la question)
A cette première ébauche fantasmatique je rajoute souvent une caractéristique personnelle (un personnage aura la phobie des bagnoles, un autre aimera le camembert au ketchup) ou une influence de ma vie (une expérience personnelle, quelque chose que j’aurais vu chez des amis, dans ma famille) J’ai aussi remarqué que la majorité de mes héros et/ou de mes personnages secondaires d’importance, dans mes romans ou dans mes nouvelles, sont des gens très cérébraux et peu portés sur la parlotte. Je l’ai remarqué d’ailleurs très tard alors qu’il s’agit sans doute de mon trait de caractère principal. Non pas que je sois hyper cérébrale et intelligente, mais je prends rarement la parole facilement.
Il y a donc dans mes personnages beaucoup de moi.
Ensuite il y a la fiction : un personnage déviant (violeur, meurtrier), hyper mal dans sa peau (drogué, suicidaire), aux idées politiques arrêtées (anarchiste, fasciste), aux a priori sociaux fortement marqués (sexistes, homophobes, asocial) n’est pas moi. C’est certain. Mais pourtant le personnage me ressemble, surtout s’il est personnage principal et qu’il fait partie d’une longue histoire (le parallèle auteur/personnage me semble moins important sur un texte court)
Qu’est-ce qui me dit que le lecteur lambda ne va pas confondre les deux ? D’autant que mon style d’écriture préféré n’est pas le détachement de l’auteur omniscient. Moi les personnages et leurs actions, je préfère mettre la main dedans, les remuer, partager leurs pensées et savourer leur tribulations psychologiques. C’est comme ça, je trouve que c’est beaucoup plus fun à écrire et il semble aussi que ce soit pour ça que mes lecteurs aiment de que je fais.
Ca irait si j’écrivais des trucs gentils, sauf que ça, je ne sais pas faire.
Et j’avoue que quand j’ai eu pour commentaire un mise en garde comme quoi le lecteur pourrait penser que je suis homophobe parce qu’un de mes personnages l’est (plus ou moins, faut voir le contexte aussi), j’ai eu vraiment peur. Je n’ai pas envie de faire gaffe à créer des personnages mous pour ne pas choquer et être prise pour un monstre.

En même temps je dis ça, mais je ne vais pas changer de style pour autant…

 
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Publié par le 11 mars 2009 dans écriture