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Archives du 9 Mai 2009

Motto motto !

Je pense que je ne brise pas un tabou en disant que beaucoup de gens qui écrivent (qui jouent, qui peignent, qui chantent aussi je pense) se laissent de temps en temps bouffer le système par la réalité, par leurs névroses, leurs complexes et leurs frustrations. Je dis que je pense que beaucoup d’écrivains sont comme ça parce que ça me ferait mal de constater que je suis la seule à souffrir de ce genre de choses.

Pour endiguer toutes ces choses qui parasitent l’écriture et la vie de tous les jours aussi, qui bloquent et qui font tourner tellement en rond que la moquette de la chambre en devient toute usée, il faut des motto (pas des motos), des trucs qui claquent, des trucs qui cadrent. Mon problème à moi c’est un peu comme les drogués : au début quelques grammes ça suffit, mais au bout d’une semaine ou d’un mois, il me faut du neuf. C’est assez pitoyable, surtout quand je vois des gens qui arrivent à se motiver sans jamais dévier (ou si peu) de leur route (je ne dis pas de leurs plans, parce que celui-ci n’est pas forcément nécessaire, et route c’est plus poétique)

Par un hasard assez grandiose, la mare m’a pointé du doigt le blog d’un agent littéraire, Nathan Brandford, et une liste qui va peut-être réussir à recadrer la grosse boule de nerfs que je suis au moins un temps (quatre mois ce serait franchement l’idéal, plus ce serait inespéré)

1. Enjoy the present. Writers are dreamers, and dreamers tend to daydream about the future while concocting wildly optimistic scenarios that involve bestsellordom, riches, and interviews with Ryan Seacrest. In doing so they forget to enjoy the present. I call this the « if only » game. You know how it goes: if only I could find an agent, then I’ll be happy. When you have an agent, then it becomes: if only I could get published, then I’ll be happy. And so on. The only way to stay sane in the business is to enjoy every step as you’re actually experiencing it. Happiness is not around the bend. It’s found in the present. Because writing is pretty great — otherwise why are you doing it?

Je suis ENTIEREMENT d’accord. Dresser des plans sur la comète, je sais faire, dans la vie (Si j’ai un CDI, je pourrais enfin avoir mon prêt immobilier, si j’ai mon prêt, je pourrais enfin avoir quelque chose à moi, etc.) comme dans les livres (Quand mon livre sera fini, j’aurai un éditeur, je vendrai plein d’exemplaire et je rencontrerai James Callis dans une convention de SF aux Etats-Unis, ou alors je vendrais mes droits à HBO)
Oui l’écriture en elle-même c’est cool, mais alors, c’est compliqué de se le rappeler.
Ah et aussi, c’est cool pour moi seule !

2. Maintain your integrity. With frustration comes temptation. It’s tempting to try and beat the system, whether that’s by having someone else write your query, lying to the people you work with, or, you know, concocting the occasional fake memoir. This may even work in the short term, but unless you are Satan incarnate (and I hope you’re not) it will steadily chip away at your happiness and confidence, and your heart will shrivel and blacken into something they show kids in health class to scare them away from smoking. Don’t do it.

Non ça je ne fais pas encore, malgré le fait qu’à un moment donné, sur ce blog, j’ai pu exposer mes pensées sur le fait de vouloir plaire à tout prix. Et puis j’aime avoir le contrôle, il ne me viendrait jamais à l’esprit de demander un texte à quelqu’un d’autre ou de le lui voler.

3. Recognize the forces that are outside of your control. While it’s tempting to think that it’s all your fault if your book doesn’t sell, or your agent’s fault or the industry’s fault or the fault of a public that just doesn’t recognize your genius, a lot of times it’s just luck not going your way. Chance is BIG in this business. Huge. Gambling has nothing on the incredibly delicate and complex calculus that results in a book taking off. Bow before the whims of fate, because chance is more powerful than you and your agent combined.

Ca, ça me fout la trouille. Je pense que c’est le point sur le quel je vais avoir le plus de mal à être réaliste. La chance oui, mais dans ma vision névrosée et profondément pessimiste (que personnellement je considère comme réaliste mais c’est une autre histoire) de ma vie, la chance elle est super bien cachée.
Ceci dit, pour relativiser, mon esprit a été complètement pourri par le mythe de l’internet et de la popularité facile et méritée (ce qui veut dire que… bon on ne va pas revenir sur le sujet) Ca, il faut que j’OUBLIE !

4. Don’t neglect your friends and family. No book is worth losing a friend, losing a spouse, losing crucial time with your children. Hear me? NO book is worth it. Not one. Not a bestseller, not a passion project, nothing. Friends and family first. THEN writing. Writing is not an excuse to neglect your friends and family. Unless you don’t like them very much.

Là je ne ferai aucun commentaire. Je vous aime, qui que vous soyez, que vous vous reconnaissiez ou non, merci d’être aussi patients, pas avec le fait que je vous néglige par trop de boulot, mais par le fait que je vous gonfle avec des supra-analyses complètement faussées.

5. Don’t Quit Your Day Job. Quitting a job you need to pay the bills in order to write a novel is like selling your house and putting the proceeds into a lottery ticket. You don’t have to quit your job to write. There is time in the day. You may have to sacrifice your relaxation time or sleep time or reality television habit, but there is time. You just have to do it.

J’aimerai en avoir un déjà… Ceci dit cela repose un problème qui m’étais tombée dessus l’année dernière : la culpabilité d’écrire pendant des heures (ou d’essayer) alors qu’on est au chômage et qu’on devrait être « plus sérieux et trouver du boulot parce qu’il n’y a que les paresseux qui n’en trouvent pas » (ceci étant la voix populaire distillée de façon pas très subtile par à peu près tous les médias existants)

6. Keep up with publishing industry news. It may seem counterintuitive to follow the news of a business in which layoffs currently constitute the bulk of headlines. But it behooves you to keep yourself informed. You’ll be happier (and more successful) if you know what you’re doing.

Oui, connaître le monde de l’édition ou même la catégorie dans laquelle on veut bosser, ce ne serait pas une mauvaise idée. Je suis un peu électron libre et ce monde-là me fait un peu peur.

7. Reach out to fellow writers. No one knows how hard it is to write other than other people who have tried to do it themselves. Their company is golden. If you’re reading this it means you have an Internet connection. Reach out and touch a writer. And plus, the Internet allows you to reach out to writers without smelling anyone’s coffee breath.

La MARE ! J’ai oublié ce point-là pendant quelques temps, je suis contente de l’avoir retrouvé.

8. Park your jealousy at the door. Writing can turn ordinary people into raving lunatics when they start to believe that another author’s success is undeserved. Do not begrudge other writers their success. They’ve earned it. Even if they suck.

Quoi, j’ai plus le droit de dire « Stephenie Meyer au bûcher » ? « A bas les écrivains bobo » ? « Le monde de l’édition SFFF est pourri si tu n’es pas un écrivain mâle anglo-saxon reconnu » ?
C’était pourtant un plaisir, mais c’est sans doute aussi de l’énergie dépensée pour pas grand-chose.

9. Be thankful for what you have. If you have the time to write you’re doing pretty well. There are millions of starving people around the world, and they’re not writing because they’re starving. If you’re writing: you’re doing just fine. Appreciate it.

Non, ce point-là je l’efface. J’ai horreur de ce genre de dénonciation destinée à vous donner plein de remords sur ce que vous êtes et l’endroit où vous êtes né.

10. Keep writing. Didn’t find an agent? Keep writing. Book didn’t sell? Keep writing. Book sold? Keep writing. OMG an asteroid is going to crash into Earth and enshroud the planet in ten feet of ash? Keep writing. People will need something to read in the resulting permanent winter.

Mouais. C’est le plus important non ?

 
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Publié par le 9 Mai 2009 dans écriture, vie